Accusé d’avoir incité au sabotage du chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, l'écrivain italien Erri De Luca a été relaxé par le tribunal de Turin.
Le tribunal de Turin a décidé lundi 19 octobre de relaxer l’écrivain italien Erri de Luca, poursuivi pour incitation au sabotage de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.
Lorsque la procureure Immacolata Iadeluca a prononcé ce verdict, les partisans du prix Femina étranger en 2002 pour "Montedidio", ont laissé éclater leur joie. Le parquet avait en effet requis une peine de huit mois de prison contre l’auteur âgé de 65 ans, en raison des propos qu’il avait tenu lors d'un entretien avec plusieurs médias italiens en 2013.
Lors de cette interview, l'écrivain, écologiste longtemps militant d'extrême-gauche, avait confirmé son soutien sans faille au mouvement s'opposant au projet de liaison rapide entre Lyon et Turin, baptisé en Italie "No TAV" (Non au TGV).
Erri De Luca avait répété, lors d'une déclaration spontanée devant le tribunal, qu'il était convaincu que "la ligne prétendûment à grande vitesse en val de Suse (devait) être freinée, entravée, donc sabotée pour la légitime défense de la santé, du sol, de l'air, de l'eau d'une communauté menacée".
"Je suis inculpé pour avoir employé le verbe saboter. Je le considère noble et démocratique", avait-il estimé.
Lors de son procès, l'intellectuel italien a reçu de nombreux soutiens du monde entier. Une pétition européenne a ainsi reçu la signature de plus de 500 personnalités du monde de la culture, issues de 20 pays différents. Parmi les signataires figurent le sculpteur français Daniel Buren, le trompettiste de jazz italien Paolo Fresu, l'auteur allemande Brigitte Glaser, l'actrice française Isabelle Huppert, le cinéaste britannique Ken Loach ou encore l'écrivain italien Roberto Saviano.
Avec AFP