Le régime syrien, appuyé par l'aviation russe et des forces iraniennes composées de 2 000 combattants, a mené vendredi une vaste offensive près d'Alep contre des rebelles dans le but de reprendre une autoroute reliant les grandes villes du pays.
Une vaste offensive a été menée vendredi 16 octobre près d'Alep pour reprendre une autoroute reliant les grandes villes du pays. Jusqu'à 2 000 Iraniens ou forces soutenues par l'Iran ont participé aux combats contre les groupes rebelles, dans un effort coordonné avec la Russie et le pouvoir syrien.
Ces combattants peuvent appartenir à des forces iraniennes comme les Gardiens de la Révolution ou à des groupes financés par Téhéran, comme le Hezbollah libanais, ou encore à des groupes de combattants irakiens, a expliqué un responsable américain. "Bien des choses qui se passent en ce moment trouvent leur origine dans le voyage à Moscou cet été du général iranien Souleimani", qui a permis de préparer l'offensive concertée actuellement en cours, a indiqué la même source .
Un "nouveau front"
L'armée syrienne a ainsi ouvert un "nouveau front" et s'est emparée de deux villages au sud de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La ville d'Alep est divisée depuis 2012 entre secteurs ouest aux mains du régime et secteurs est sous contrôle du Front al-Nosra et ses alliés et de groupes insurgés locaux. L'armée du régime contrôle également des zones à la périphérie nord de la cité et l'EI se trouve dans le nord de la province éponyme.
Revigorée par l'intervention russe, les forces du régime ont également lancé des offensives notamment dans les provinces centrales de Homs, Hama et d'Alep. À partir de ces trois axes, l'armée veut reprendre des tronçons d'une autoroute de 360 km reliant Damas à la ville d'Alep, construite dans les années 1960 pour relier les principales villes du pays. Si le tronçon Damas-Homs est aux mains du régime, la partie de 185 km entre Homs et Alep est aux mains d'islamistes et du Front al-Nosra.
Pas de succès décisif de Moscou
Selon le militant d'Alep Mohammad al-Khatib, "il y a eu une avancée de l'armée mais rien de fondamental, car le front est très mouvant. Les rebelles utilisent des missiles antichars TOW contre les chars et la population civile fuit la région à cause des bombardement russes".
Pour le moment, malgré 17 jours de frappes massives russes et l'engagement de dizaines de milliers d'hommes, le régime n'a pas enregistré de succès décisifs, même s'il s'est emparé de plusieurs villages.
En tout cas, l'intensification des frappes aériennes en Syrie, avec l'entrée en jeu récente de la Russie a compliqué l'acheminement déjà difficile de l'aide humanitaire aux millions de personnes qui en ont besoin, a déclaré vendredi à l'AFP le chef des opérations humanitaires de l'ONU.
Selon un dernier bilan de l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie, 250 124 personnes ont péri depuis mars 2011, dont 74 426 civils, y compris 12 517 enfants. L'OSDH dénombre aussi 43 752 morts parmi les rebelles et 37 010 parmi les combattants étrangers. Du côté des forces prorégime, il y a eu 91 678 morts. Le conflit a aussi poussé plusieurs millions de Syriens à fuir leur pays.
Avec AFP