S'exprimant mercredi pour la première fois depuis le début des nouvelles violences en Israël et en Cisjordanie, le président palestinien a déclaré soutenir un mouvement "pacifique" et affirmé "le droit à se défendre" contre l'occupation israélienne.
Le président palestinien Mahmoud Abbas avait jusque là évité de s’exprimer sur les violences qui secouent depuis deux semaines Israël et la Cisjordanie occupée. Mercredi 14 octobre, lors d’un discours prononcé à la télévision palestinienne, il a finalement réagi en brandissant "le droit à [se] défendre" contre l'occupation israélienne.
Le dirigeant palestinien a également déclaré soutenir "une résistance populaire pacifique" et dit vouloir "poursuivre [la] lutte nationale".
"Nous ne cèderons pas à la logique de la tyrannie, aux politiques de l'occupation et à l'agression que mènent le gouvernement israélien et des bandes de colons qui agissent en terroristes contre notre peuple, ses lieux saints, ses maisons et exécutent nos enfants de sang-froid", a-t-il ajouté.
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Mahmoud Abbas - grand artisan des Accords d'Oslo sur l'autonomie signés en 1993 avec les Israéliens - n'a, à aucun moment, évoqué les négociations de paix et il a une nouvelle fois assuré refuser d'être "l'otage d'accords qu'Israël ne respecte pas". Il a récemment déclaré à l'ONU qu'il pourrait ne plus se sentir lié par les accords signés depuis 20 ans.
"Nous allons poursuivre avec vous et pour vous notre combat politique, national et légal", a-t-il encore affirmé, évoquant les dossiers compilés par les Palestiniens pour être soumis à la Cour pénale internationale (CPI) à laquelle ils ont récemment adhéré.
Israël annonce de nouvelles mesures
Deux nouvelles attaques au couteau se sont produites mercredi après-midi à Jérusalem, blessant une personne. Les deux assaillants, des Palestiniens de 20 et 23 ans, ont été tués par la police. La veille, trois personnes sont mortes dans deux attentats anti-israéliens.
Devant cette flambée que rien ne semble arrêter, Israël a annoncé de nouvelles dispositions : des barrages ont été installés autour de Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, les règles de port d'armes vont être assouplies, les corps des auteurs d'attentats ne seront plus restitués à leur famille. Par ailleurs, 19 Palestiniens vont être déchus de leur titre de résidence à Jérusalem-Est.
En plus de démolir les maisons d'auteurs d'attentats, Israël va désormais aussi saisir leurs biens.
Depuis le 1er octobre et l'assassinat de deux colons juifs en Cisjordanie se sont succédé les affrontements entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, les agressions entre Palestiniens et colons israéliens et les attaques à l'arme blanche perpétrées par des Palestiniens. Les violences ont fait sept morts et des dizaines de blessés côté israélien, une trentaine de morts et des centaines de blessés côté palestinien.
Avec AFP