Les citoyens portugais doivent se prononcer dimanche en vue des élections législatives, après quatre ans d'austérité. La coalition sortante de centre droit dispose d'une légère avance, selon les derniers sondages.
Sans grand enthousiasme, les Portugais se rendent dimanche 4 octobre aux urnes pour se prononcer à l'occasion des élections législatives. Après quatre ans d'austérité, la coalition sortante de centre droit est donnée favorite, mais risque de ne pas disposer d'un mandat clair.
La coalition au pouvoir depuis 2011, emmenée par le Premier ministre Pedro Passos Coelho, est créditée de 37,5 % des intentions de vote contre 32,5 % au Parti socialiste, dirigé par Antonio Costa, l'ancien maire de Lisbonne, selon la moyenne des derniers sondages.
"Je suis très calme en attendant le verdict du peuple", a déclaré le chef du gouvernement, s'exprimant en anglais devant des journalistes étrangers après avoir voté à Massama, une banlieue populaire de Lisbonne. "Nous avons connu des temps très durs ces quatre dernières années, avec beaucoup de sacrifices. J'ai confiance dans le travail que j'ai fait", a-t-il poursuivi, décontracté, col de chemise ouvert et blouson en toile.
La crise grecque suivie à la loupe
Une large partie des électeurs semblent en effet prêts à reconduire l'alliance gouvernementale, qui a sorti le pays du gouffre financier au prix d'une sévère cure d'austérité, sans toutefois lui accorder une nouvelle majorité absolue. "J'ai voté pour ceux qui sont au pouvoir. Aujourd'hui, le pays va un peu mieux", a estimé Domingos Birra, un retraité de 71 ans, en sortant d'un bureau de vote dans un quartier bourgeois de Lisbonne.
"Rien ne va changer de toute manière, l'austérité continue", a commenté, résigné, Manuel Augusto, 75 ans, qui a donné sa voix au Parti socialiste, dans un quartier populaire de la capitale.
La crise grecque, suivie à la loupe par les Portugais, devrait, elle aussi, profiter à la coalition de droite, qui n'a pas hésité à assimiler le PS portugais au parti Syriza. Mais la droite est loin d'être assurée d'un mandat clair pour pouvoir gouverner. Faute d'alliés potentiels, un éventuel gouvernement minoritaire de droite serait confronté au Parlement à une majorité de gauche, certes très divisée.
Mais le grand vainqueur de ces élections risque d'être l'abstention, qui a atteint le record de 41,9 % en 2011. Plus de 9,6 millions d'électeurs ont jusqu'à 19 h (18 h GMT) pour voter, et les premières estimations sont attendues seulement une heure plus tard, en raison d'un décalage horaire avec l'archipel des Açores.
Avec AFP