
À l'issue de la rencontre qui réunissait les dirigeants français, russe, allemand et ukrainien sur la question de la paix en Ukraine, François Hollande a admis que l’application des accords de Minsk prendrait plus de temps que prévu.
Les dirigeants français, russe, allemand et ukrainien étaient réunis, vendredi 2 octobre à Paris, pour tenter de stabiliser la paix en Ukraine, ex-république soviétique meurtrie par un an et demi d'un conflit séparatiste que Moscou est accusé d'avoir alimenté. À l'issue du sommet quadripartite, François Hollande a fait savoir, lors d’une conférence de presse aux côtés de la chancelière allemande, que l’application des accords de Minsk prendra plus de temps que prévu, tout en faisant état d'"avancées" réalisées ces derniers mois à Paris.
Le président français a d'abord évoqué le cessez-le feu qui, "est globalement respecté. [...] Aujourd'hui nous avons pu faire de nouvelles avancées et permettre qu'il n'y ait plus de victimes dans ce conflit dramatique" a assuré François Hollande estimant que "toutes les forces armées étrangères devraient quitter le territoire ukrainien dans les plus brefs délais".
Les deux dirigeants ont par ailleurs précisé que les élections prévues à partir du 18 octobre dans les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine devraient être reportées afin d'organiser le processus nécessaire pour les rendre incontestables.
Elles se tiendront "au-delà du calendrier de 2015" pour permettre un "scrutin incontestable", a poursuivi le chef de l'État français, qui a souligné que ces élections devaient se dérouler "selon le droit ukrainien".
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Retait des armes légères
Au chapitre du désarmement, François Hollande a demandé que le retrait des armes légères puisse commencer samedi à 00h00 et qu'un processus comparable soit organisé pour les armes lourdes.
Il est également demandé aux parties de permettre à l'OSCE de circuler librement sur l'ensemble du territoire ukrainien. Pour protéger la population, des opérations de déminages sont par ailleurs prévues.
Le président ukrainien Petro Poroshenko s'est dit "prudemment optimiste quant à l'issue des pourparlers", estimant que la fin du conflit dépendait de "la libération de chacune des régions du territoire ukrainien", a rapporté l'agence de presse Interfax. Et d'ajouter : "La Russie a encore beaucoup de travail à accomplir" avant que ne soient levées les sanctions.
Les quatre pays souhaitaient profiter de l’accalmie sur le terrain pour accélérer l'application des accords de Minsk 2. Censés entrer en vigueur d’ici à la fin de l’année, aucun des 12 points clés du texte n’a été entièrement mis en œuvre par les belligérants.
De la mise en œuvre des accords de Minsk dépend la levée des sanctions imposées depuis l'an dernier par l'Union européenne à la Russie. Une réunion des ministres des Affaires étrangères des quatre pays, qui se voient régulièrement, est prévue début novembre.
Vladimir Poutine a pour sa part quitté la France sans aucun commentaire devant la presse.
Avec Reuters et AFP