Edward Snowden, à l’origine du scandale des écoutes de la NSA, a ouvert mardi un compte Twitter attirant des centaines de milliers d’abonnés. D’autres personnalités de premier plan n’ont toujours pas franchi le pas… dont Angela Merkel.
Quelques tweets, des centaines de milliers d’abonnés et un compte certifié en moins de temps qu’il n’en faut pour écrire 140 caractères. Edward Snowden, la star des lanceurs d’alerte et l’homme par qui le scandale de la NSA est arrivé, a fait des débuts très remarqués sur le site de microblogging dans la soirée du mardi 29 septembre.
C’est peu dire qu’il était attendu. En moins de 12 heures, près de 800 000 internautes se sont abonnés à son compte sur Twitter. Edward Snowden les a gratifiés de quelques blagues pour initiés, démontrant qu’il a un sens certain de la mise en scène médiatique.
Ainsi, son premier message “Can you hear me now” (“pouvez-vous m’entendre) est une référence à un célèbre slogan publicitaire de Verizon… qui se trouve être le premier opérateur à avoir été impliqué dans le scandale des écoutes téléphoniques. L’ex-consultant en exil pour l’agence américaine du renseignement a aussi choisi de ne s’abonner qu’à un seul compte Twitter : celui de la NSA. L’officine, fortement ébranlée par les révélations d’Edward Snowden, ne lui a pas rendu la politesse.
Il aura donc fallu deux ans pour que celui qui est considéré comme un héros par les uns et un traître par les autres se convertisse aux charmes des 140 caractères. Il est donc possible pour un personnage de premier plan d’exister médiatiquement sans avoir de compte Twitter… comme le prouvent, d’ailleurs, ces quelques autres exemples de personnalités qui continuent à s’en méfier. Petite sélection d’absents notables.
Angela Merkel : La femme politique la plus puissante au monde résiste encore et toujours. La chancelière allemande a bien un compte Facebook mais boude ostensiblement Twitter. Angela Merkel laisse le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert gérer toute la communication institutionnelle de la chancellerie sur le réseau social.
Une autre femme qui pèse sur la scène internationale et n’intervient pas sur Twitter est Janet Yellen, la directrice de la Réserve fédérale américaine.
Xi Jinping : Le président chinois, également dans le top 5 des personnalités les plus influentes du monde, ne gazouille pas non plus. Rien d’anormal à cela : Twitter est loin d’avoir la même influence en Chine qu’ailleurs. D’abord parce que le réseau social y est censuré mais, aussi, parce que l’alternative locale, Weibo, est très populaire.
En 2012, il y a eu des rumeurs, rapidement démenties, concernant un potentiel compte secret de Xi Jinping sur Weibo. Reste que le dirigeant chinois semble s’intéresser de plus en plus à son image 2.0. Le gouvernement a ouvert une page Facebook spécifique à l’occasion de sa récente visite aux États-Unis (XiUSAVisit) et Xi Jinping a été pris en flagrant délit de selfie en avril 2015. D’ici à ce qu’il se lance dans un “tweet clash” avec Barack Obama…
Kim Jong-un : Le leader nord-coréen prouve par sa non-présence sur les réseaux sociaux que la République ermite n’a aucune envie de s’ouvrir numériquement à l’extérieur. Reste que la Corée du Nord n’est pas coupée à 100 % du progrès technologique. La multiplication des carnets de voyage sur Instagram de touristes occidentaux démontre que les réseaux Internet mobiles se développent dans le pays.
Mais pas question pour un proche du pouvoir d’aller gazouiller sur Twitter. Sauf pour Kim Han-sol, le petit fils de l’ancien dirigeant Kim Jong-il et neveu de Kim Jung-un. Le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, a eu une présence assidue sur Facebook, Twitter (il a même eu deux comptes) et YouTube en 2011. Ses multiples messages sur l’Internet n’ont pas manqué de susciter l’intérêt médiatique et ses comptes ont alors rapidement disparu.
Georges Clooney : Il y a ceux qui clament haut et fort ne pas vouloir se mettre à Twitter. C’est même presque un nouveau snobisme à Hollywood. L’acteur Georges Clooney en est peut-être l’exemple le plus célèbre mais il est loin d’être le seul. Jennifer Lawrence, Scarlett Johansson ou encore le couple Brad Pitt et Angelina Jolie font partie du club très élitiste des anti-Twitter.