Les partis indépendantistes ont remporté dimanche la majorité absolue des sièges aux élections régionales en Catalogne, un succès qu'ils présentent comme un mandat pour mener cette riche région d'Espagne vers la sécession.
Les indépendantistes de Catalogne ont fièrement arboré leurs couleurs rouge, or et bleu, dimanche 27 septembre, après la victoire de leur parti aux élections régionales.
Après le dépouillement de 97 % des bulletins, la liste "Ensemble pour le oui", principale coalition indépendantiste, obtient 62 sièges. L'autre liste indépendantiste, d'extrême gauche, Candidature d'unité populaire (CUP), en obtient 10. Ensemble, leurs 72 sièges dépassent la majorité absolue à 68 sièges sur 135. En pourcentage, elles ont recueilli 47,8 % des suffrages, selon ces résultats.
Le parti libéral anti-indépendantiste Ciudadanos est arrivé à la seconde place (25), le Parti socialiste à la troisième (16).
https://t.co/K36fy2ddCs dedicat a l estat espanyol. Sense rancunies, adeu
— Antonio Baños (@antoniobanos_) 27 Septembre 2015Le président indépendantiste sortant Artur Mas a revendiqué la victoire. "Le oui a gagné, la démocratie a gagné", a-t-il lancé devant un écran géant installé sur une place face au siège de la coalition, à Barcelone. "Nous avons un mandat démocratique [...] nous avons une énorme légitimité pour aller de l'avant avec notre projet".
Artur Mas avait promis qu'en cas de victoire, lui et ses alliés mèneraient la Catalogne vers l'indépendance, en 2017 au plus tard.
"À l'État espagnol, sans rancœur, adieu", a pour sa part lancé sur son compte Twitter Antonio Baños, chef de la CUP.
"La majorité des Catalans a rejeté l'indépendance"
Cette victoire a toutefois été relativisée par les adversaires de l’indépendance catalane. Le Parti populaire (PP, droite), au pouvoir en Espagne, a ainsi affirmé depuis Madrid que "la majorité des Catalans a rejeté l'indépendance". "Nous allons continuer à défendre l'unité de l'Espagne", a déclaré le porte-parole du PP, Pablo Casado.
"Les Catalans leur ont tourné le dos", a lancé Ines Arrimadas, tête de liste de Ciudadanos, parti libéral anti-indépendantiste. En passant de neuf à 25 sièges, Ciudadanos est devenu le second parti de Catalogne.
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"Ceux qui ont gagné en sièges n'ont pas gagné en voix, en conséquence, ils ont perdu le plébiscite" qu'ils se proposaient d'organiser, a dit Pedro Sanchez, le chef du Parti socialiste (opposition) qui a recueilli 16 sièges.
"Il y a une majorité de Catalans qui ne veulent pas l'indépendance mais qui veulent ouvrir une époque de coexistence et de dialogue", a estimé Pedro Sanchez, qui propose une réforme de la Constitution accordant plus d'autonomie à la Catalogne.
Depuis trois ans, Artur Mas n'avait cessé d'exiger un référendum d'autodétermination semblable à celui organisé en Écosse il y a un an, où le non l'avait emporté. Mais Madrid a toujours refusé, arguant de son inconstitutionnalité
Si la Catalogne s'en allait, elle emporterait avec elle un cinquième du PIB de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, et un quart de ses exportations.
Avec AFP