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Le pape François a prononcé vendredi un discours à la tribune des Nations unies. Le souverain pontife y a demandé que des "accords fondamentaux" soient trouvés lors de la conférence de Paris pour le climat.

À quelques semaines du début de la conférence de Paris sur le climat, le pape François, qui avait publié une encyclique dans laquelle il appelait à la protection de la planète, s’est longuement prononcé sur ce sujet lors de son discours vendredi 25 septembre à la tribune de l’ONU. Le souverain pontife est en visite officielle aux États-Unis depuis mardi.

Il faut "que la conférence de Paris sur le changement climatique aboutisse à des accords fondamentaux et efficaces", a ainsi martelé le souverain pontife qui s’exprimait en espagnol, sa langue maternelle.

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François, quatrième pape à se rendre à l'ONU, estime qu'il "existe un véritable droit de l'environnement" devant être reconnu. "Chaque dommage à l'environnement est un dommage à l'humanité" et "la crise écologique peut mettre en péril l'existence même de l'humanité", a-t-il ajouté.

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Évoquant ensuite les guerres, qui incarnent selon lui la négation de tous les droits, le pape François a dénoncé "la guerre assumée et faiblement combattue" du narcotrafic, un "conflit, qui en silence, provoque la mort de millions de personnes".

"Le narcotrafic est accompagné par la traite des personnes, le blanchiment des actifs, le trafic des armes, l'exploitation des enfants et par d'autres formes de corruption. Corruption qui a infiltré les divers niveaux de la vie sociale, politique, militaire, artistique et religieuse, en générant, dans beaucoup de cas, une structure parallèle qui met en péril la crédibilité de nos institutions", a-t-il dénoncé.

"Colonisation idéologique"

Abordant enfin un sujet très sensible qui divise à l'ONU les pays occidentaux et les pays du Sud, François a dénoncé "la colonisation idéologique" qui impose aux "peuples" des "modèles de vie anormaux" et, "en dernier ressort, irresponsables". Il s'agit d'une allusion implicite à la théorie du genre et au mariage gay, qui a beaucoup de défenseurs dans la ville de New York, où séjourne le pape jusqu'à vendredi soir.

Ces styles de vie "sont étrangers à l'identité des peuples". Il a demande à l'ONU de reconnaître "une loi morale inscrite dans la nature humaine elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme".

"Pauvreté, exclusion, dépendance"

S’attaquant enfin aux inégalités sociales, le pape argentin a condamné les organismes financiers internationaux qui "soumettent" les pays, de façon asphyxiante, à des systèmes de crédits qui assujettissent les populations à des mécanismes de plus grande pauvreté, d'exclusion et de dépendance".

Contre l'exclusion, Jorge Bergoglio a demandé aux États d'imposer un "minimum absolu" qui aurait, "sur le plan matériel, trois noms : toit, travail et terre, et un nom sur le plan spirituel : la liberté de pensée, qui comprend la liberté religieuse, le droit à l'éducation et les autres droits civiques".

Minorités religieuses

François a également renouvelé "ses appels incessants" pour les chrétiens et les autres minorités "d'Orient et d'Afrique qui ne veulent pas se laisser gagner par la folie et la haine" des extrémistes violents.

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Le pape s'est enfin déclaré favorable à une réforme de l'ONU pour "accorder à tous les peuples une participation et une incidence réelle et équitable dans les décisions", notamment au sein du Conseil de sécurité.

Avec AFP