
Alors que les États-Unis s'inquiètent d'une recrudescence des activités militaires russes en Syrie, Vladimir Poutine a défendu sa stratégie de soutien au régime du Bachar al-Assad. Pour lui, le rôle de Damas est indispensable pour lutter contre l'EI.
En réponse aux accusations de Washington concernant un déploiement récent de matériel militaire et de soldats russes dans le nord de la Syrie, le président Vladimir Poutine a défendu sa stratégie de soutien au régime de son homologue syrien Bachar al-Assad.
"Nous soutenons le gouvernement syrien dans sa lutte contre l'agression terroriste, nous lui avons proposé et nous continuerons de lui offrir une aide militaire technique", a-t-il déclaré lors d'une visite à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan.
Pour le chef d’État russe, le rôle de Damas est primordial pour lutter contre les jihadistes de l’organisation de l’État islamique : "Il est évident que sans les autorités syriennes et le rôle actif joué par les militaires, sans l'armée syrienne combattant au sol l'État islamique, il serait impossible de chasser les terroristes de ce pays et de la région dans son ensemble".
"Si la Russie n'avait pas soutenu la Syrie, la situation dans ce pays serait encore pire qu'en Libye, et le flot de réfugiés serait encore plus élevé", a-t-il ajouté en faisant référence à la crise migratoire à laquelle l'Union européenne est actuellement confrontée.
Un renforcement de la présence militaire russe en Syrie ?
Cette mise au point fait suite aux critiques de Washington à l’égard de Moscou. Des responsables américains ont récemment estimé que la Russie construisait une "base aérienne avancée" à Lattaquié, le bastion du clan Assad, et évoqué la construction de préfabriqués, d'une tour de contrôle aérien mobile, l'arrivée de dizaines de soldats, d'artillerie et de chars.
De son côté, la Russie, principale alliée de Damas avec l'Iran, admet avoir des "experts militaires" accompagnant la fourniture d'armes à la Syrie, mais ne confirme pas avoir accru sa présence sur le terrain ni ses livraisons d'armes à Damas.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a par ailleurs déclaré mardi que le dialogue entre Moscou et Washington était indispensable pour résoudre la crise syrienne. Selon des sources diplomatiques, des discussions entre les deux pays pourraient avoir lieu à la fin du mois lors de l'Assemblée générale des Nations unies. Vladimir Poutine se rendra alors aux États-Unis pour la première fois depuis huit ans.
Avec AFP et Reuters