Réunis lundi à Bruxelles, les États de l'Union européenne ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur une répartition contraignante de 120 000 demandeurs d'asile.
Confrontés à l'une des pires crises migratoires en Europe depuis 1945, les 28 États membres de l’Union européenne peinent à s’accorder sur la marche à suivre. Réunis lundi 14 septembre en urgence à Bruxelles, ils ne sont pas parvenus à un accord sur la répartition contraignante de 120 000 réfugiés, réclamée il y a une semaine par la Commission européenne.
Certes, "une grande majorité d'États se sont engagés sur le principe d'une relocalisation" des 120 000 réfugiés, "mais tout le monde n'est pas pour l'instant à bord", a reconnu le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn. Selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, "un certain nombre de pays ne veulent pas adhérer à ce processus de solidarité", dont "les pays du groupe de Visegrád" (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).
Des "hotspots" en Grèce et en Italie pour enregistrer les migrants
L'ONG Amnesty International s'est désolée du fait que "les représentants de l'UE [aient] une fois de plus lamentablement échoué à [...] répondre à la crise", estimant qu'il faut "repenser complètement le traitement de l'asile dans l'UE, et pas de nouvelles barrières et encore plus de chamailleries sur les quotas".
Au rang des avancées de lundi, l'Italie et la Grèce ont accepté la mise en œuvre à leurs frontières de "hotspots", des centres d'accueil chargés d'enregistrer les migrants à leur arrivée en Europe et de distinguer en amont s'ils relèvent du droit d'asile ou de la migration illégale. Par ailleurs, les États membres ont confirmé qu'ils allaient se répartir l'accueil de quelque 40 000 réfugiés, comme prévu depuis fin juillet.
Recours à la force contre les passeurs en Méditerrannée
Un peu plus tôt dans la journée, l’Union européenne avait décidé de recourir à la force militaire contre les passeurs de migrants dans le cadre de son opération navale en Méditerranée. Cette mesure, qui doit être effective à partir de début octobre, autorise les navires de guerre européens à arraisonner, fouiller, saisir et dérouter les navires soupçonnés de servir aux passeurs. Ils pourront également procéder à des arrestations, à condition de ne pas entrer dans les eaux territoriales libyennes.
Jusqu’à présent, l’opération EU Navfor Med, lancée fin juin en Méditerranée, était cantonnée à la surveillance à partir des eaux internationales des réseaux criminels qui envoient chaque jour des embarcations précaires chargées de migrants vers l'Italie au départ des côtes libyennes.
Avec AFP et Reuters