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La fille cadette de l'ex-autocrate tunisien Ben Ali placée sous contrôle judiciaire en France
Halima Ben Ali, la fille cadette de l'ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, a été placée sous contrôle judiciaire par la justice française, selon une source judiciaire confirmée mercredi. "On cherche à se venger de l’ancien chef d'État, son père, à travers elle", dénonce son avocate, qui s’oppose à la demande d’extradition formulée par les autorités tunisiennes.
Photo d'archives –Zine El Abidine Ben Ali, alors président de la Tunisie, le 11 octobre 2009 à Radès, près de Tunis. © Hassene Dridi, AP

En attendant l'examen de son extradition vers la Tunisie, la fille cadette de l'ancien autocrate tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, Halima a été placée par la justice française sous contrôle judiciaire, a-t-on appris mercredi 1er octobre de source judiciaire.

Arrêtée mardi en France à la demande des autorités tunisiennes, Halima Ben Ali "a été placée sous contrôle judiciaire" à la suite "de sa présentation devant le conseiller rapporteur" à Paris, explique cette source.

Ce conseiller devait statuer sur son placement sous écrou extraditionnel ou sous contrôle judiciaire.

Une audience devant la chambre de l'instruction, compétente en matière d'extradition, interviendra "ultérieurement, pour examiner le fond de la demande de remise des autorités tunisiennes", précise cette source judiciaire.

"On cherche à se venger de l'ancien chef d'État, son père"

Échapper à la mise sous écrou "est une première bataille que nous venons de remporter", a salué mercredi dans un communiqué Samia Maktouf, avocate de Halima Ben Ali.

"Nous allons nous battre pour convaincre" de "la nécessité impérieuse de rendre un avis défavorable à la demande d'extradition des autorités tunisiennes", poursuit Samia Maktouf. "Nous avons confiance en la justice française pour protéger ma cliente contre l'arbitraire", ajoute encore l'avocate.

Selon cette dernière, Halima Ben Ali fait l'objet d'une notice rouge Interpol émise par la Tunisie pour des accusations de détournements de fonds. Elle précise que la trentenaire avait déjà été arrêtée à la demande de la Tunisie en 2018 en Italie, mais qu'elle avait obtenu sa libération.

"Ma cliente n'a jamais commis de crime ou de délit et a quitté la Tunisie alors qu'elle était encore mineure", à 17 ans, a assuré mardi l'avocate. "On cherche à se venger de l'ancien chef d'État, son père, à travers elle".

Crainte d"un lynchage"

Halima Ben Ali vit et travaille à Dubaï et allait prendre l'avion pour rentrer chez elle après un séjour de quelques jours à Paris lorsqu'elle a été interpellée à l'aéroport, a expliqué l'avocate, craignant "un lynchage" si elle est extradée en Tunisie.

Le 14 janvier 2011, Zine el-Abidine Ben Ali avait fui son pays après 23 ans au pouvoir à l'issue d'une révolte populaire déclenchée par l'immolation en décembre 2010 d'un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières.

Il était parti accompagné de sa seconde épouse Leila Trabelsi – l'une des personnalités les plus honnies de Tunisie –, leur fille Halima et leur fils Mohamed Zine el-Abidine.

L'ancien autocrate aura passé les huit dernières années de sa vie en exil en Arabie saoudite.

Avec AFP