logo

"Je pense : 'Il va m’achever'", témoigne Mark Moogalian depuis son lit d'hôpital

Le Franco-Américain qui est parvenu à désarmer d’Ayoub el-Khazzani lors de l’attaque du Thalys a raconté le déroulé des évènements lors d'un entretien à "Paris Match".

Depuis son lit d’hôpital à Lille, le héros franco-américain de l’attaque du Thalys s’est confié. Dans un témoignage accordé à l’hebdomadaire "Paris Match", Mark Moogalian, ce professeur à la Sorbonne de 51 ans qui est parvenu à prendre la kalachnikov des mains d’Ayoub el-Khazzani lors de l’attaque du Thalys, s’est remémoré les quelques minutes de son face-à-face avec le terroriste présumé.

Ce vendredi 21 août, alors qu’il est installé avec son épouse Isabelle dans la voiture 12 du train Thalys Amsterdam – Paris, Mark remarque le comportement anormal d’un passager. "Je vois arriver un jeune homme avec un air étrange, qui traîne une grosse valise à roulettes. Il est entré dans les toilettes avec son bagage", raconte-t-il au magazine.

>> À lire sur France 24 : "Qui est Mark Moogalian, le héros blessé du Thalys ?"

"C’était bizarre, inhabituel. J’ai guetté sa sortie. Mais il s’éternisait. Si bien que j’ai décidé d’aller voir. Je me suis levé. Je l’ai aperçu qui sortait des toilettes, et j’ai vu qu’un autre homme, jeune apparemment, l’avait agrippé par-derrière et tentait de le maîtriser." L'homme en question est un jeune français, banquier aux Pays-Bas, qui souhaite rester anonyme.

Mark Moogalian se lève et parvient alors à se saisir de l’arme après une bagarre et s’enfuit en courant dans l’allée. "Il crie à sa femme : 'I’ve got the weapon !' ('J’ai pris l’arme !')", relate "Paris Match". Juste avant de s'écrouler à terre, touché par une balle tirée de l'autre arme que possédait Ayoub el-Khazzani. "J’ai entendu le bruit du coup de feu et j’ai senti une gigantesque douleur dans le dos", explique le blessé.

Les yeux mi-clos, à terre, Mark voit alors son agresseur ramasser le fusil d’assaut et s’approcher de lui. "Je pense : "Il va m’achever", et je ferme les yeux pour faire le mort. C’est alors que j’entends quelqu’un qui court dans l’allée. Il passe à toute vitesse devant moi, sans s’arrêter, suivi de quelqu’un d’autre. La douleur brouille mes sens, je sens que je perds mon sang. Beaucoup de sang", témoigne encore l'intéressé.

>> À lire sur France 24 : "Ayoub el-Khazzani, petit délinquant 'paumé' attiré par l'islam radical"

Par la suite, l’homme est sauvé par Spencer Stone, infirmier dans l’armée américaine qui a depuis été fait chevalier de la Légion d'honneur par le chef de l'État. Cet autre héros est parvenu à comprimer l’artère du blessé avec ses doigts. "C’est grâce à lui que je ne suis pas mort d’hémorragie", estime Mark Moogalian, qui a eu plusieurs de ses organes vitaux touchés. Il sera décoré de la Légion d'honneur par François Hollande dès que son état de santé le permettra. Sa vie n'est désormais plus en danger.