Parce qu’elle n’a pas "suffisamment d’argent", la Mission des Nations unies en RD Congo (Monusco) souhaite que l’aide alimentaire apportée aux quelque 7 000 ex-rebelles cantonnés dans l’est du pays soit désormais assumée par Kinshasa.
Faute de moyens, la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé, mercredi 28 août, qu'à partir de la mi-septembre elle cesserait de nourrir les quelque 7 000 anciens rebelles congolais et étrangers répartis dans les camps de démobilisation de l’est du pays.
"Il y a 6 800 ex-combattants [...] que la Monusco nourrit" et le coût de cette aide s'élève à "deux millions de dollars chaque mois", a déclaré à l'AFP le chef de la Monusco, Martin Kobler, qui souhaiterait que cette responsabilité soit "transférée" aux autorités de Kinshasa.
La mission onusienne gère un programme de désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) des rebelles étrangers. La gestion des camps d'ex-combattants, congolais ou non, revient à la RDC, et l’ONU apporte une aide alimentaire et logistique.
Avec quelque 20 000 hommes et dotée d'un budget annuel de 1,4 milliard de dollars, la Monusco est aujourd’hui l’une des plus grandes missions onusienne au monde. Mais selon Martin Kobler, l’argent lui manque pour nourrir les ex-combattants. Une source à la mission a précisé à l'AFP que parmi les 6 800 personnes concernés par le programme figuraient "sûrement" les femmes et les enfants cantonnés avec les ex-rebelles.
Succès limité
Depuis près de 20 ans, l'est de la RDC est en proie à l'activisme de dizaines de groupes armés congolais et étrangers qui s'affrontent pour des raisons ethniques, foncières ou pour le contrôle d'importantes ressources minières dont regorge la région. En décembre 2013, Kinshasa a lancé un troisième programme de désarmement, démobilisation et réinsertion pour les rebelles congolais. Un programme que la communauté internationale rechignait à financer en raison du succès limité de précédents plans du genre.
Le nouveau plan prévoyait notamment le regroupement des ex-combattants dans des camps, une "phase de réintégration durable sur un site de leur choix" et un "suivi" pendant cinq ans. Mais dans plusieurs centres, les mauvaises conditions de vie ont poussé certains à repartir en brousse.
En octobre 2014, l’organisation Human Rights Watch avait accusé les autorités congolaises de négligence "criminelle", leur reprochant la mort d'une centaine de personnes - dont 57 enfants - dans le camp de Kota-Koli (Nord-ouest). Kinshasa avait démenti les accusations.
Avec AFP