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Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé jeudi soir sa démission lors d'une allocution retransmise à la télévision, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives anticipées.

"Le mandat que j'ai reçu le 25 janvier a atteint ses limites", a déclaré le Premier ministre grec Alexis Tsipras lors d'une allocution télévisée jeudi 20 août, au cours de laquelle il a annoncé sa démission, ouvrant ainsi la voie à des élections législatives anticipées.

"Maintenant que ce cycle difficile est terminé, je voudrais soumettre à votre jugement ce que nous avons accompli", a-t-il expliqué. Disant avoir "la conscience tranquille", et assurant avoir "résisté aux pressions et aux chantages", il est ensuite allé présenter sa démission au président de la République Prokopis Pavlopoulos.

Un peu plus tôt dans la journée, un responsable gouvernemental avait affirmé que le prochain scrutin pourrait avoir lieu le 20 septembre.

Alexis Tsipras est confronté à une fronde de l'aile gauche de son parti, Syriza, depuis qu'il a conclu un accord avec les créanciers d'Athènes sur l'octroi d'un troisième plan d'aide
financièr
à la Grèce en échange de nouvelles mesures d'austérité.

La perspective d'élections anticipées à l'automne occupait les esprits depuis plusieurs semaines mais Alexis Tsipras a dû précipiter son calendrier après le refus d'un tiers des élus de son parti de soutenir le nouveau programme gouvernemental, le privant virtuellement de sa majorité au Parlement.

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Grèce : Tsipras annonce sa démission en vue d'élections législatives anticipées

Cette annonce, si elle n'était pas attendue si tôt, n'est cependant pas une surprise. Après avoir été élu en janvier sur un programme critiquant les deux précédents plans d'aide (mémorandums) imposés au pays en 2010 et 2012 pour un montant total de 240 milliards d'euros, Alexis Tsipras a fini par en signer un troisième à son tour, le 13 juillet, pour éviter à son pays d'être peut-être expulsé de la zone euro.

Lors du vote de ce plan, le 14 août au Parlement, l'opposition l'a soutenu. Mais 43 des 149 députés de Syriza, son parti de gauche radicale, fidèles à leurs idées, et pour certains, favorables à un retour à la drachme, ne l'ont pas suivi, votant contre ou s'abstenant.

Le Premier ministre, dont le nombre de soutiens, en comptant ceux du parti allié des Grecs indépendants (ANEL) est ainsi tombé à 119 sur 300 députés, ne pouvait pas rester dans cette situation.

Populaire malgré tout auprès d'une population qui n'apprécie guère les deux principaux partis d'opposition, Nouvelle Démocratie (droite) et Pasok (socialistes), et lui accorde de ne guère avoir eu de solution de remplacement à ce qu'il a accepté des créanciers du pays, le Premier ministre espère bien ainsi rénover sa base.

Avec Reuters et AFP