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Attentat de Bangkok : la Thaïlande sollicite Interpol et évoque l’implication de dix personnes

La police thaïlandaise, qui estime qu'au moins 10 personnes ont été impliquées dans l'attaque meurtrière perpétrée à Bangkok, il y a trois jours, a annoncé, jeudi, son intention de demander l'aide d'Interpol pour localiser le suspect principal.

Alors que la police thaïlandaise estime désormais qu’au moins une dizaine d’individus ont participé à la préparation de l’attentat de Bangkok, qui a fait 20 morts et plus d’une centaine de blessés, la Thaïlande a annoncé, jeudi 20 août, qu'elle ferait appel à Interpol pour retrouver le principal suspect, repéré sur des caméras de vidéosurveillance.

Bangkok a cependant estimé peu probable qu'un groupe terroriste international soit responsable de l'attaque. "Les agences de sécurité coopèrent avec les agences de pays
alliés et en sont arrivées à une première conclusion, à savoir  qu'il est peu probable que l'attentat soit lié au terrorisme international", a déclaré le colonel Winthai Suvaree,
porte-parole de la junte au pouvoir.

La police thaïlandaise a par ailleurs annoncé avoir interrogé, puis libéré un homme qui s'était rendu aux autorités après avoir été vu sur des images de vidéosurveillance à proximité d'un sanctuaire hindouiste de Bangkok, lundi, peu de temps avant l'explosion.

Ce Thaïlandais, qui était recherché par les autorités, "a rencontré la police et a été libéré", a déclaré aux journalistes un porte-parole de la police nationale, Prawut Thavornsiri, ajoutant que le principal suspect était toujours introuvable.

Un deuxième homme, de nationalité chinoise, visible sur les mêmes images de vidéosurveillance, a déjà quitté la Thaïlande, mais aucun des deux hommes n'est "vraisembablement impliqué" dans l'attentat, a ajouté Prawut Thavornsiri.

"Nous allons demander l'aide d'Interpol aujourd'hui (jeudi)", avait  déclaré un peu plus tôt à l’AFP le major-général Apichart Suriboonya, chef de l'unité d'Interpol en Thaïlande, qui a précisé qu'il ignorait si le suspect avait fui le pays. D'après les contrôles menés dans les aéroports et dans les autres points de sortie du pays, aucun individu correspondant à la description du suspect principal n'a quitté la Thaïlande depuis lundi soir, précise Reuters.

Mercredi, en fin de journée, un mandat d'arrêt a été émis contre cet homme, un étranger, soupçonné d'avoir déposé la bombe devant le sanctuaire d'Erawan en plein centre de Bangkok, lundi soir. Deux jours après l'attaque, qui n'a pas été revendiquée, la police n'a toujours pas réussi à l’identifier malgré un grand nombre d’appels depuis la diffusion d’un portrait-robot.

Un "réseau" d’au moins dix individus

D'après le mandat d'arrêt, cet "étranger non identifié", grand, à la peau claire, portant des lunettes à monture noire, est soupçonné d'"assassinat" et d'avoir "participé à la confection d'une bombe". La police a indiqué qu'il faisait partie d'un "réseau" et que deux autres hommes filmés par les caméras de vidéosurveillance avant l'explosion sont soupçonnés de l'avoir aidé.

En incluant ces trois personnes, la police estime que ce "réseau" compte au moins dix individus impliqués dans l'attaque qui, selon les enquêteurs, a été planifiée il y a au moins un mois. "Je n'ai toujours pas dit qu'il s'agit d'un réseau international, mais c'est un réseau d'ampleur", a déclaré le chef de la police thaïlandaise, Somyot Poompanmuang.

Le principal suspect a été entendu parlant une langue étrangère, mais "pas l'anglais". Pour le décrire, le porte-parole de la police a utilisé un terme thaï désignant généralement des musulmans au teint clair originaires d'Asie du Sud, d'Asie centrale ou du Moyen-Orient. La police a aussi évoqué la piste des Ouïghours, la Thaïlande ayant renvoyé le mois dernier en Chine des membres de cette communauté musulmane fuyant les violences dans la province chinoise du Xinjiang.

Parmi les plus de 120 blessés, 68 étaient encore hospitalisés jeudi matin, dont 12 dans un état critique. Une récompense d'un million de bahts (25 000 euros) est offerte pour toute information menant à l'arrestation du suspect.

Avec AFP et Reuters