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L'île grecque de Kos fait face à un afflux de migrants sans précédent. Alors que les autorités locales se retrouvent débordées, les migrants vivent dans des conditions dramatiques, selon Médecins sans frontières.

Depuis quelques jours, plus de 7 000 migrants, principalement originaires de Syrie et d'Afghanistan, ont rejoint l'île grecque de Kos. Ces hommes et ces femmes, qui veulent s'enregistrer auprès des autorités locales, ont été installés dans un stade de la ville réquisitionné à cet effet. Beaucoup d'entre eux commencent à perdre patience.

"Il fait très chaud ici, on ne peut pas rester parce qu'il y a des femmes et des enfants et ils sont tous malades. Il y a des personnes âgées et elles sont aussi malades. Ils ont besoin de médicaments, d'aller à l'hôpital et il n'y a aucune aide médicale ici", s'alarme Mohammed Zachea, venu de Syrie.

Après des affrontements entre la police et les migrants le mardi 12 août, la Grèce a dépêché le lendemain de nouveaux renforts. Quarante policiers des forces anti-émeute grecques sont notamment arrivés. Un bateau pouvant héberger jusqu'à 2 500 personnes et assurer leur prise en charge administrative est aussi attendu, car aucune structure d'accueil n'existe sur l’île.

La Grèce dépassée

Face à cette situation chaotique, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) reproche à la Grèce son manque d'organisation. "Nous voulons juste qu'ils soient traités comme des êtres humains et que les autorités mettent en place un système pour leur fournir de la nourriture, des premiers soins, des abris, de l'eau et que leur droits fondamentaux soient garantis. Ce qui n'est pas le cas jusqu'ici", explique l’un des membres de l’organisation.

Pour faire face à l'urgence, la Grèce doit recevoir une nouvelle aide de 30 millions d'euros, sur les 474 millions promis lundi par la Commission européenne. "L'argent ne va pas permettre seul de résoudre cette crise. Nous avons aussi proposé un système de relogement, pour déménager 16 000 personnes qui ont clairement besoin de l'aide internationale, de la Grèce vers d'autres pays de l'Union européenne", précise Natasha Bertaud, une porte-parole de la Commission européenne

Selon le HCR, près de 130 000 migrants sont arrivés dans le pays depuis janvier. Il s’agit d’une hausse de 750 % par rapport à l'année dernière.

Avec AFP