La Croix-Rouge et les Nations unies ont lancé mardi un cri d'alarme sur l'aggravation de la situation humanitaire au Yémen. Le rapporteur de l'ONU a demandé une nouvelle trêve humanitaire, afin de permettre l'acheminement de l'aide.
L'aggravation de la situation humanitaire au Yémen est dramatique. C'est le cri d'alarme lancé mardi 11 août par le président du CICR et la rapporteur des Nations unies sur le droit à l'alimentation.
Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), vient d'effectuer une visite de trois jours à Sanaa et à Aden. Il évoque une situation "catastrophique". "Aucune famille n'est épargnée par ce conflit. La population vit dans des conditions épouvantables et la situation empire de jour en jour. Le monde doit ouvrir les yeux sur ce qui se passe ici", a-t-il déclaré.
Même constat sur le niveau de malnutrition pour le rapporteur de l'ONU, Hilal Elver, qui souligne le cas de centaine de milliers d'enfants souffrant de malnutrition sévère. "La situation concernant les enfants est particulièrement alarmante, des rapports indiquent que 850 000 souffrent de malnutrition sévère, un chiffre dont on attend qu'il atteigne 1,2 million dans les prochaines semaines si le conflit persiste au niveau actuel", déclare dans un communiqué Mme Elver.
"Alors que l'escalade du conflit continue, plus de 12,9 millions de personnes survivent maintenant sans un accès adéquat à des aliments de base", souligne le rapporteur des Nations Unies.
Le conflit empêche l'acheminement de l'aide
Le siège de divers gouvernorats a empêche l'approvisionnement, notamment en blé, des populations civiles et les raids aériens de la coalition arabe ont visé des marchés locaux et des camions de vivres, relève le communiqué. "Affamer délibérément les civils dans les conflits internationaux ou internes peut constituer un crime de guerre, et peut aussi constituer un crime contre l'humanité en cas de blocage de la nourriture et l'approvisionnement", met en garde le communiqué, qui rappelle que le Yémen importe 80 % de ses besoins alimentaires.
Le rapporteur demande une nouvelle trêve humanitaire, comme celle appliquée à la fin du ramadan le mois dernier, afin de permettre d'approvisionner les civils en nourriture et en médicaments.
La guerre au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, a fait plus de 4 345 morts, selon les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la santé. Le CICR estime à 1,3 million le nombre de déplacés.
Avec AFP et Reuters