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Mort de Michael Brown : coups de feu et violences lors des commémorations à Ferguson

Des commémorations étaient organisées dimanche à Ferguson à la mémoire de Michael Brown, tué par un policier il y a un an. A la nuit tombée, des violences ont éclaté entre une poignée de manifestants et la police.

Un an après la mort du jeune Noir Michael Brown, tué sous les balles d'un policier blanc – drame qui avait ravivé les tensions raciales aux États-Unis – plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées dimanche 9 août à Ferguson en signe de commémoration. Les rassemblements d'abord paisibles ont dégénéré à la nuit tombée, et au moins un manifestant a été blessé.

Quelques dizaines de manifestants ont convergé sur West Florissant Street, théâtre de violences l'an dernier, et bloqué la circulation en scandant des slogans contre la police. Une vitrine d'un magasin situé à proximité a été brisée. Plusieurs coups de feu ont été entendus lors d'une confrontation entre ces contestataires et les policiers.

La foule s'était d'abord rassemblée pour observer quatre minutes et demie de silence, symbole des quatre heures et demie durant lesquelles le corps de Michael Brown est resté au sol, le 9 août 2014. Deux colombes ont été ensuite lâchées, et les participants ont commencé à défiler en silence pour honorer l'adolescent et les autres victimes de violences policières. A New York, une centaine de personnes se sont réunies à Brooklyn, s'allongeant sur le sol pour marquer leur solidarité. Et deux personnes ont été interpellées en marge de cette réunion.

La question raciale de nouveau sur le devant de la scène

Un demi-siècle après les grands rassemblements du mouvement des droits civiques, la mort du jeune homme a suscité un vif débat aux États-Unis sur les violences policières à l'encontre des minorités et, au-delà, relancé la question raciale.

D'autant que l'affaire de Ferguson n'est pas isolée. D'autres bavures policières, dans des villes comme New York et Baltimore, ont produit les mêmes scènes de colère et de protestation qu'à Ferguson l'été dernier et conduit des organisations à dénoncer un "racisme institutionnalisé", différent des actes racistes isolés comme l'assassinat de neuf paroissiens dans une église afro-américaine de Charleston, en juin dernier en Caroline du Nord.

Pas plus tard que vendredi, un autre adolescent noir, Christian Taylor, a été tué par un policier blanc qui intervenait sur un cambriolage signalé dans une concession automobile de la ville d'Arlington, au Texas. Le jeune homme, qui n'était pas armé, a été abattu par un policier de 49 ans, Brad Miller, qui était encore en formation au sein des services de la police. Les services de la médecine légale ont établi que la victime avait été atteinte au cou, au torse et à l'abdomen.

Dans un rapport sur la mort de Michael Brown rendu public en mars, le département de la Justice réclamait de profondes réformes au sein de la police et du système judiciaire local, dénoncés pour leurs préjugés raciaux systématiques qui, selon l'Attorney General [équivalent du ministre de la Justice] Eric Holder, y ont créé un "environnement toxique".

Au-delà des violences policières, le débat a aussi porté sur les discriminations. A plusieurs reprises dans l'année écoulée, Barack Obama, le premier président noir de l'histoire des États-Unis, est intervenu dans le débat. Participant en mars au cinquantième anniversaire de la marche pour les droits civiques organisée en 1965 à Selma, en Alabama, il avait ainsi affirmé que le combat contre les discriminations aux États-Unis avait fait des progrès mais qu'il n'était toujours pas terminé.

Avec AFP et REUTERS