François Hollande a nié vendredi qu'un accord final ait été trouvé entre Paris et Moscou sur la somme que la France devra verser à la Russie en dédommagement de la non-livraison des navires Mistral.
Accord ou pas accord ? Alors qu'un responsable russe a annoncé jeudi que Paris et Moscou avaient conclu un accord sur le dossier des navires Mistral, François Hollande a indiqué vendredi 31 juillet que, "pour l'instant", il n'y avait "pas d'accord" entre la France et la Russie.
"Des discussions sont engagées. Je prendrai la décision dans les prochaines semaines", a aussi déclaré le chef de l'État à la presse, lors d'un déplacement à Saint-Cirq-Lapopie (Lot).
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Manuel Valls avait toutefois déclaré à l’issue du dernier Conseil des ministres avant les vacances que le règlement de ce dossier était imminent. "Nous aurons l'occasion de nous exprimer dans quelques jours, dans quelques semaines, et des décisions dans ce domaine-là seront prises à la fin de l'été", a-t-il expliqué.
La version russe diffère nettement. "Les négociations sont déjà entièrement achevées, tout a déjà été décidé - et les délais, et la somme", a ainsi expliqué, la veille, le conseiller pour la coopération militaire et technique du président russe, Vladimir Kojine, dans des propos rapportés par RIA Novosti. "J'espère que d'ici peu nous signerons l'accord sur la résiliation du contrat et la somme que la France devra nous rembourser y sera alors mentionnée", a-t-il ajouté.
Un accord financier fixé à 1,16 milliard d'euros, selon Moscou
Selon le quotidien russe "Kommersant" citant plusieurs sources anonymes, la somme que devra rembourser Paris à Moscou a été fixée à 1,16 milliard d'euros. Le journal affirme que les négociations menées par le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, et le secrétaire général français pour la défense, Louis Gautier, ont pris fin la semaine dernière et abouti à "un accord final".
La livraison du Vladivostok, le premier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) construits à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), a été suspendue pour une durée indéterminée par la France l'an dernier, en raison du rôle de Moscou dans la crise ukrainienne. Le deuxième BPC, baptisé Sébastopol, du nom de la ville de Crimée où est basée la flotte russe de la mer Noire, devait quant à lui être livré fin 2015 à la Russie.
Les deux pays avaient conclu en juin 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un contrat évalué à près de 1,2 milliard d'euros portant sur la livraison de deux porte-hélicoptères de classe Mistral. Ces navires de guerre peuvent transporter des hélicoptères, des chars ou des chalands de débarquement et accueillir un état-major embarqué ou un hôpital.
Avec AFP