Le principal opposant burundais, Agathon Rwasa, arrivé deuxième du scrutin présidentiel conteste la victoire de Pierre Nkurunziza, élu vendredi à la tête du pays. Le candidat malheureux appelle à de nouvelles élections.
Le principal opposant, Agathon Rwasa, ne reconnaît pas la victoire de son rival Pierre Nkurunziza élu, avec 69 %, vendredi 24 juillet pour un troisième mandat à la présidence du Burundi. Arrivé deuxième du scrutin de mardi, l’ancien candidat a par ailleurs appelé à de nouvelles élections. "Le résultat de cette présidentielle, c'est fantaisiste, a-t-il regretté. La crise est profonde".
L'opposant n'exclut toutefois pas l'idée d'un gouvernement d'union nationale, à condition que ce gouvernement ait justement pour "mission principale de préparer des élections libres et démocratiques".
Pour Rwasa, un tel gouvernement serait en fait "une sorte de transition qui ne di[rai]t pas son nom".Pour liui, il devrait durer "maximum une année, pour remettre le pays sur les rails, pour éviter le chaos et la guerre civile".
L'annonce, fin avril, de la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le petit pays de l'Afrique des Grands Lacs dans la pire crise qu'il ait connue depuis la fin de sa sanglante guerre civile en 1993.
Un coup d'État maté
Un mouvement de contestation populaire a été réprimé par la police et un coup d'État a été maté mi-mai. Au total, les violences ont fait plus de 80 morts et quelque 160 000 Burundais ont fui dans les pays voisins.
Malgré ce climat d'insécurité, le pouvoir burundais a refusé de reporter au-delà du 29 juin les législatives et communales et du 21 juillet la présidentielle, arguant d'un risque de vide institutionnel à l'échéance du deuxième mandat de Pierre Nkurunziza le 26 août.
Le camp présidentiel a finalement remporté haut la main non seulement l'élection de mardi – Pierre Nkurunziza a obtenu plus de 69 % des voix –, mais aussi les législatives et communales.
Des jours difficiles attendent cependant le futur gouvernement : le pays est non seulement divisé, mais aussi plus que jamais isolé sur la scène diplomatique.
Les pays de la Communauté est-africaine (EAC), qui regroupe la Tanzanie, le Kenya, le Burundi, le Rwanda et l'Ouganda, ont eux-mêmes suggéré la formation d'un gouvernement d'union nationale pour sortir le pays de la crise.
Avec AFP