Les basketteurs français ont débuté, mardi, leur préparation à l'EuroBasket qui se déroulera en grande partie en France du 5 au 20 septembre. Les Bleus aborderont la compétition avec le double statut d’équipe à battre et de pays hôte.
Pour la génération Parker, le championnat d’Europe 2015 qui se profile a une saveur particulière. Les Bleus y défendront leur titre de champion d’Europe, en grande partie en France, et tenteront de se qualifier directement pour les Jeux olympiques de Rio en se hissant en finale. Mais pour les cadres de cette équipe qui arrivent au crépuscule de leur carrière sous le maillot bleu, jouer devant le public français représente surtout une belle récompense.
"Jouer cet Euro à domicile, c’est énorme, c’est beaucoup d’émotion" confie ainsi Tony Parker, lors d'une conférence de presse à l'Insep, à Paris, mercredi 22 juillet. "On a tous beaucoup donné pour l’équipe de France, donc pouvoir conserver notre titre et nous qualifier pour les JO en jouant devant notre public, ce serait une fin parfaite d’un point de vue personnel." En effet, l'international français prévoit de mettre un terme à sa carrière internationale dans un an, après les Jeux de Rio.
"On est face à un événement qui, pour nous tous, sera certainement un sommet dans notre carrière, ajoute l’entraîneur des Bleus, Vincent Collet. On sait que ça va se dérouler dans un cadre particulier. Le fait d’être en France va certainement susciter beaucoup de ferveur, d’attention médiatique autour de l’équipe. Malgré tout, ça ne doit pas nous faire oublier la difficulté de la tache. Même si on est chez nous, gagner une deuxième fois serait un exploit considérable. Il faudra qu’on soit très bons."
Aucun pays hôte n’a en effet été en mesure de remporter son championnat d’Europe depuis l’Allemagne en 1993. Que ce soit les Lituaniens en 2011, les Espagnols en 2007 ou encore les Serbes en 2005, tous, alors qu’ils étaient pourtant favoris, se sont pris les pieds dans le parquet.
"C’est un avantage de jouer à la maison, mais il y a aussi des inconvénients car il faut gérer les attentes, les médias, les amis, la famille, souligne Tony Parker. Ça fait plus de choses à gérer que lorsque l’on joue à l’extérieur. Il faut regarder comment l’Espagne a joué l’année dernière [éliminée en quart de finale par la France lors de la coupe du monde disputée chez elle] et voir comment la pression a pu les paralyser. Maintenant, c’est à nous de gérer au mieux cette pression qui sera constante et qui va monter match après match."
Vingt-sept mille spectateurs en phase finale
D’autant que, pour la première fois dans l’histoire d’un championnat d’Europe de basket, la phase finale du tournoi se disputera dans un stade de football transformé pour l’occasion en salle de basket. La Bercy Arena étant en travaux, c’est le stade Pierre-Mauroy de Lille, avec ses 27 000 places en configuration basket, qui accueillera l’ensemble des rencontres à partir des huitièmes de finale.
"Dans de telles conditions, il va falloir qu’on mette l’accent sur la concentration, estime Vincent Collet. Lorsqu’on joue à domicile avec autant de public, on a tendance parfois à partir dans les émotions. Le fait de jouer chez soi, en plus, ça encourage les uns et les autres à vouloir davantage exister, à davantage se montrer. Or il faudra que chacun ne perde pas de vue son rôle. C’est la hiérarchie d’équipe et sa complémentarité qui nous ont permis ces dernières années d’atteindre les résultats qu’on a obtenus. Il ne faudra pas perdre ça de vue sous prétexte qu’on est en France."
Le staff technique des Bleus compte donc effectuer un important travail de préparation mentale avec ses joueurs, en demandant notamment aux cadres du groupe de s’impliquer encore plus dans la gestion humaine de l’équipe. Tony Parker et Boris Diaw, notamment, qui ont tous deux l’expérience de jouer avec une cible dans le dos avec leur équipe NBA des San Antonio Spurs, tâcheront d’aiguiller au mieux leurs coéquipiers.
"Comme avec les Spurs, tout le monde va vouloir nous battre, affirme Tony Parker. Quand tu défends un titre, c’est très dur. J’espère que mes coéquipiers seront prêts. Mon rôle de leader cette année sera plus important que les années précédentes en raison de mon expérience dans ce type de situation. C’est la première fois qu’on a un rôle de favori depuis que je suis en équipe de France. Notre capacité à gérer cette pression et cet événement sera déterminante pour aller chercher la médaille d’or."
Les Bleus ont un mois et demi, avant le début de la compétition le 5 septembre, à Montpellier, pour trouver la meilleure façon d’endosser ce nouveau costume.
La transformation du stade Pierre-Mauroy
Transformation du stade de Lille en boîte à... par info-stades