Alors que plusieurs centaines de buralistes se sont rassemblés mercredi devant le Sénat pour protester contre le paquet de cigarettes neutre, le Sénat à majorité de droite est allé dans leur sens en supprimant ce projet en commission.
Le Sénat à majorité de droite a décidé de supprimer, mercredi 22 juillet en commission, le projet de paquet de cigarettes neutre. La commission a adopté à la place un amendement proposant de suivre la directive européenne qui prévoit d'accroître la taille des avertissements sanitaires sur les paquets.
Cette décision a été prise alors que plusieurs centaines de buralistes avaient manifesté dans la matinée devant le Sénat contre cette mesure introduite par le projet de loi santé. Pour se faire entendre par les sénateurs, les élus des 26 000 débitants de tabac français n'ont pas hésité à utiliser des sirènes, des pétards, des sifflets et des cornes de brume et à brandir des pancartes "Qui veut la disparition des buralistes?", "Commerces de proximité en danger" ou encore "Paquets neutres = trafic à tout va". Avec le paquet neutre, ils redoutent la fuite de leurs clients et l'augmentation du marché parallèle, qui représente déjà selon eux 26,3 % de la consommation en France.
Une réintroduction du projet?
Le paquet neutre avait été adopté en avril à l’Assemblée dans l’optique de l’instaurer à compter de mai 2016. Malgré cette suppression par le Sénat, il pourrait toutefois être réintroduit en séance, en septembre, à la faveur d'un autre amendement du gouvernement ou de la gauche. Ce projet pourrait aussi être présenté à nouveau en nouvelle lecture à l'Assemblée. En cas de désaccord entre sénateurs et députés, ce sont ces derniers qui ont le dernier mot.
Le projet de paquet neutre prévoit un emballage standardisé, de même taille, même typographie, sans logo, avec des avertissements sanitaires (images et texte) sur 65 % des faces avant et arrière. La marque serait limitée à une inscription très discrète. Ce dispositif a pour objectif majeur d'éviter l'entrée des jeunes dans le tabagisme. La France compte environ 13 millions de fumeurs quotidiens et chaque année le tabac est responsable de la mort prématurée de 73 000 personnes.
Avec AFP