Grand ami de Vladimir Poutine, Gérard Depardieu a été déclaré indésirable en Ukraine. L'acteur français figure en effet, selon "Ouest-France", dans la liste des personnalités qui constituent, aux yeux de Kiev, une "menace pour la sécurité nationale".
''J'aime la Russie et l'Ukraine qui fait partie de la Russie.'' Fidèle à son franc-parler, Gérard Depardieu n’avait pas fait dans la demi-mesure, en août 2014, lors du dernier festival de cinéma de Riga, en Lettonie, où on l’avait interrogé sur la crise entre Moscou et Kiev.
Résultat, comme le rapporte "Ouest-France", l’acteur français a été inscrit sur la liste noire des quelque 600 personnalités que l’Ukraine ne veut plus voir sur son territoire. Ni dans ses médias d’ailleurs, puisque journaux et télévision du pays n’auront plus le droit de prononcer son nom ni de diffuser les films dans lesquels il joue.
"Personne ne comprend rien à l’Ukraine''
Au-delà de ses propos, Gérard Depardieu paie sûrement ses amitiés avec l’homme fort du Kremlin, Vladimir Poutine, qui lui a offert, en 2013, la citoyenneté russe ainsi qu’un passeport remis en main propre. Ces derniers temps pourtant, la star du cinéma hexagonal s’est montrée un peu moins catégorique sur la question ukrainienne.
Comme le rappelle Metronews, lors du dernier Festival de Cannes, le comédien avait concédé ne pas parfaitement maîtriser le sujet. "Je n’ai ni la prétention de connaître les choses, ni celle d’être le porte-parole de quoi que ce soit. Je n’aime pas la guerre, les conflits et les morts que ça engendre. Mais tout ça n’est pas de mon ressort […] Personne ne comprend rien à l’Ukraine'', avait-il alors déclaré à l’occasion d’une conférence de presse. Trop tard, pour Kiev, le mal était fait.
Depuis le début du mois de juillet, le ministère ukrainien de la Culture s’est mis en tête d’inventorier les personnalités artistiques du monde entier qui constitueraient une "menace pour la sécurité nationale". Bien que la liste complète ne sera rendue publique que le 3 août prochain, plusieurs noms sont d’ores et déjà connus. Outre Gérard Depardieu, le réalisateur serbe Emir Kusturica, le réalisateur américain Oliver Stone et son compatriote l’acteur Steven Seagal figureraient également parmi les bannis de Kiev. Le premier pour avoir critiqué la révolution ukrainienne et les manifestants de Maïdan, les seconds pour s’être affichés, eux aussi, au côté de Vladimir Poutine.