L’Agence européenne de sécurité aérienne mandatée après le drame de l’A320 Germanwings par la commissaire européenne aux transports a publié ses conclusions. Elle recommande qu’à l’avenir, les pilotes soient mieux encadrés.
Après le drame du vol de la Germanwings, précipité dans les Alpes par un copilote dépressif, il fallait trouver le moyen d’éviter que cela ne se reproduise. Pour l’Agence européenne de sécurité aérienne (Aesa), qui a rendu vendredi 17 juillet son rapport sur la question à la commissaire européenne aux transports, Violeta Bulc, les précautions à prendre sont multiples : examens psychologiques, partage des données au niveau européen, deux pilotes dans le cockpit à chaque instant…
Dès le début de la carrière, par une évaluation psychologique avant l’embauche, et par la suite, via des contrôles inopinés qui pourraient désormais inclure des tests d’alcoolémie et de dépistages de drogues, l’Aesa recommande d’encadrer plus étroitement les pilotes.
"Nous ne savons pas tout ce qui s'est passé dans cette tragédie, mais nous connaissons un certain nombre de causes et nous avons pensé que nous ne devrions pas attendre les conclusions définitives de l'enquête pour prendre des mesures", a déclaré à Reuters le directeur général de l’Aesa Patrick Ky. L'objectif, selon lui, est de "minimiser le risque qu'une tragédie similaire se produise à nouveau".
"Equilibre entre secret médical et sécurité"
Pour cela, il recommande de continuer à appliquer la présence permanente de deux personnes dans le cockpit des avions de ligne, qui n'est pas imposée par les règles européennes et avait alors déjà été préconisée après ce drame, mais seulement à titre temporaire. En outre, l’Aesa propose l’établissement d’une base de données européenne du contenu des visites médicales. "Il s'agit de faciliter le partage des informations" et de repérer d'éventuels problèmes de santé non déclarés, écrit l’agence dans son rapport.
"Un effort particulier a été fait pour arriver à l'équilibre [dans ces recommandations] entre le secret médical et la sécurité", se prévaut l'agence, qui a mené ces travaux en parallèle de l'enquête du Bureau d'enquête et d'analyse (BEA), dont le rapport définitif à propos de la catastrophe est attendu en 2016.
Cent cinquante personnes sont mortes le 24 mars 2015 lors de l'accident de l'A320 de Germanwings, filiale à bas coût du groupe allemand Lufthansa. Selon les enquêteurs, l'appareil a été précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui s'était enfermé seul dans le cockpit. Il avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques.
Avec AFP et Reuters