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Burkina Faso : la tension reste vive entre le Premier ministre et la garde présidentielle

Complots, rumeurs, vrai-fausse démission ... la tension est au plus haut au Burkina Faso, où une grave crise oppose le Premier ministre Isaac Zida à la garde présidentielle.

Le Premier ministre burkinabè Isaac Zida a démenti, lundi 6 juillet, des rumeurs faisant état de l’imminence de sa démission, relayées par des médias burkinabè depuis dimanche.

"J'ai suivi comme vous les informations erronées dans la presse hier. Je voulais saisir cette occasion pour vous dire qu'il n'en est rien. Au sein du gouvernement, il n'y a aucune crise. Le Premier ministre est toujours en place, plaise à Dieu !", a déclaré Isaac Zida, lors d'une conférence de presse dans la base aérienne militaire de Ouagadougou, juste avant son voyage officiel en Côte d'Ivoire voisine.

Ces rumeurs ont "un peu jeté le trouble au sein de la population", a ajouté le Premier ministre, lançant un appel à "la sérénité" et "au calme".

Cette affaire intervient alors que la garde présidentielle réclame le départ d’Isaac Zida, à trois mois de l'élection présidentielle prévue le 11 octobre. En effet, le Burkina Faso connaît depuis plus d'une semaine une nouvelle crise autour du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Ce corps d'élite de 1 300 hommes, qui fut le bras armé de l'ex-président Blaise Compaoré - chassé par la rue en octobre après 27 ans de règne - exige le limogeage du lieutenant-colonel Zida, qui est pourtant son numéro deux.
 

Un vrai-faux coup d’État ?

Le gouvernement burkinabè, qui doit se charger d'assurer la transition jusqu'à la présidentielle, a affirmé qu'un complot contre le Premier ministre fomenté par des membres de la garde présidentielle avait été déjoué le 28 juin. Mais des officiers du controversé RSP accusent le chef du gouvernement d'avoir monté "un faux complot contre sa personne afin de créer des troubles et de se maintenir au pouvoir". Plusieurs personnalités de la société civile, interrogées par l'AFP, ont également émis des doutes sur un tel scénario, et une source diplomatique évoquait mardi l'hypothèse d'un "truquage".

Les chefs militaires burkinabè ont de leur côté demandé vendredi au président Michel Kafando, qui tente de jouer les arbitres, la formation d'un gouvernement composé de civils pour mettre fin à cette nouvelle crise, selon deux sources militaires interrogées par l'AFP. "On ne transigera pas avec le départ du Premier ministre qui, pour ses intérêts personnels, nous fait porter de funestes projets" de complot contre lui, a notamment déclaré un haut responsable du RSP.

"Que ce soit X ou Y, ce qui est important c'est que nous puissions conduire cette transition, que nous puissions parvenir aux élections le 11 octobre", a lancé Isaac Zida.

La première crise autour du RSP remonte déjà à février dernier : la garde présidentielle avait exigé la démission d'Isaac Zida, après qu’il eût réclamé la dissolution "pure et simple" du régiment, avant de se raviser.

Avec AFP