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Le pape François entame une tournée dans sa "chère Amérique du Sud"

Le pape François entame dimanche une tournée en Amérique du Sud qui le mènera en Équateur, en Bolivie et au Paraguay. Il devrait à nouveau porter son message en faveur de la défense des défavorisés et appeler à la protection de l'environnement.

Le pape argentin François revient dans sa "chère Amérique du Sud". Le souverain pontife entame dimanche 5 juillet une tournée de huit jours qui débute en Équateur avant de se poursuivre en Bolivie et au Paraguay. Le thème central du voyage : la "justice sociale".

Âgé de 78 ans, le premier pape jésuite et latino-américain de l'histoire, délivrera ici son premier message à l'Amérique du Sud. Ce n'est toutefois pas son premier déplacement dans la région puisqu'il était au Brésil il y a deux ans, lors des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de 2013.

L'Amérique latine héberge la majorité des 1,2 milliard de catholiques de la planète, malgré les coups de boutoir portés par les cultes évangéliques. Pour son neuvième voyage à l'étranger, François visite trois pays à forte majorité catholique marqués par une longue histoire de pauvreté et d'inégalités touchant principalement les populations indigènes. Le Vatican a indiqué que le Saint-Père avait lui-même choisi les trois destinations qu'il souhaitait visiter, précisant qu'il s'agissait d'un véritable "retour au pays" sur ce continent dont il est originaire.

"Je viens pour apporter la tendresse et la caresse de Dieu [...] aux victimes de la culture du rejet", a affirmé François dans un message vidéo avant de prendre l'avion, évoquant "les plus nécessiteux, les personnes âgées, les malades, les prisonniers, les pauvres".

Depuis son élection à la tête de l'Église catholique en mars 2013, le souverain pontife a fait montre d'une volonté particulière de rapprochement entre l'Église et les zones situées à la périphérie des villes. Il a ainsi marqué les esprits avec sa défense de l'environnement, notamment par sa dernière encyclique (lettre solennelle adressée par le pape aux fidèles), "Laudato Si", qui a suscité l'enthousiasme, notamment des gouvernements équatorien et bolivien.

Entretiens avec les présidents

Le déplacement du pape en Équateur intervient dans un contexte de crispation politique autour de la figure du président Rafael Correa, qui se présente comme un "catholique humaniste de gauche" et qui affronte depuis un mois des manifestations d'opposants à sa politique à tendance socialiste. Lors de son voyage, ce pape très politique aura des entretiens avec Rafael Correa et Evo Morales (Bolivie), deux présidents progressistes catholiques, mais aussi avec Horacio Cartes (Paraguay) et plusieurs autres dirigeants, dont la présidente argentine Cristina Kirchner.

Plusieurs moments particulièrement forts sont attendus au cours de la semaine. François se rendra notamment dans une des prisons de haute sécurité les plus tristement fameuses du continent, la prison Palmasola près de Santa Cruz, en Bolivie, connue pour son niveau élevé de violence et considérée comme un lieu quasiment de non-droit. Là-bas son message devrait se focaliser sur la défense des droits des populations indigènes.

Sa dernière étape le conduira au Paraguay affecté par d'importants réseaux de contrebande et de financements illicites. Il est considéré comme le deuxième État le plus corrompu d'Amérique du Sud après le Venezuela, selon l'indice de perception de la corruption publié chaque année par l'organisation Transparency International.

Avec AFP et Reuters

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