La justice a annulé, jeudi, la suspension de Jean-Marie Le Pen du Front National (FN) pour une question de forme, imposant au parti d’extrême droite la réintégration du patriarche. Le FN a fait appel de cette décision.
C’est un véritable pied-de-nez que la justice a infligé à la patronne du Front national, Marine Le Pen, en annulant jeudi 2 juillet, la suspension de son père Jean-Marie, décidée en mai dernier par un bureau exécutif du parti d’extrême droite. Les juges du tribunal de grande instance de Nanterre ont expliqué que le FN avait alors violé ses propres règles statutaires.
Le parti "devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d'adhérent et le cas échéant à celle de président d'honneur", précise le jugement.
Le FN a aussitôt annoncé qu’il faisait appel de cette décision.
L’ancien président du parti d’extrême droite, âgé de 87 ans, avait été suspendu le 4 mai dernier après avoir réitéré des propos polémiques, notamment sur les camps d’extermination nazis.
Le retour de Jean-Marie Le Pen ?
"A priori, Jean-Marie Le Pen, le retour !" a indiqué Frédéric Joachim, l'avocat de l’ancien président du FN. Il a estimé que le patriarche pourrait dès vendredi "recommencer à utiliser son bureau et tous les moyens qui étaient mis à sa disposition" et "siéger dans tous les organes dont il fait partie en qualité de président d’honneur".
Le vice-président du FN, Florian Philippot, bête noire du patriarche, a pris acte de cette décision. "Ça ne change rien en réalité", a-t-il déclaré sur iTélé.
Malgré cette décision de justice, Jean-Marie Le Pen risque toujours de perdre sa présidence d'honneur. Le congrès, base militante largement acquise à la cause de Marine Le Pen devrait en effet suivre l'avis des instances du FN et valider la suppression de la présidence d'honneur du cofondateur.
Avec AFP et Reuters