
Deux dirigeants d'Uber ont été placés lundi en garde à vue par la police judiciaire parisienne dans une enquête sur leur application mobile UberPop. Cette enquête avait été ouverte avant la violente mobilisation des taxis.
Voilà une information qui devrait ravir les taxis traditionnels. Deux dirigeants d'Uber - Thibaud Simphal, directeur général d'Uber France, et Pierre-Dimitri Gore Coty, directeur pour l'Europe de l'Ouest - ont été placés, lundi 29 juin, en garde à vue par la police judiciaire parisienne, ont affirmé à l'AFP des sources judiciaires et proches du dossier. En cause, l'application UberPop qui se trouve sous le coup d'une enquête depuis le 27 novembre 2014, soit avant la violente journée de mobilisation des taxis contre le travail clandestin dans leur secteur.
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Selon l'enquête en cours, l'application offrirait un système d'"organisation illégale" de mise en relation de clients avec des particuliers pour les transporter contre rémunération mais sans s'acquitter de charges sociales. Ce service est ainsi dans le viseur de la loi Thévenoud du 1er octobre 2014 qui a renforcé les sanctions.
En mars, le siège parisien d'Uber France avait été perquisitionné. De la documentation, des téléphones portables et des ordinateurs avaient alors été saisis.
Uber en guerre contre la loi Thévenoud
L'enquête vise également des faits présumés de "conservation illégale de données à caractère personnel au-delà de la durée prévue préalablement à la mise en œuvre du traitement", a précisé la source judiciaire à l'AFP. Ce volet porte sur la collecte des données des clients et de possibles infractions à la loi informatique et libertés de 1978.
De son côté, Uber conteste depuis plusieurs mois la loi Thévenoud qui encadre l'activité des voitures de transport avec chauffeur (VTC). La maison-mère américaine a déposé deux plaintes contre la France auprès de la Commission européenne, afin d'obtenir l'annulation de cette loi.
Jeudi soir, après avoir reçu des représentants des taxis, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait multiplié les gestes de fermeté. "UberPOP est un service illégal, il doit être fermé", avait-il martelé tout en reconnaissant que seule la justice pouvait prononcer une telle fermeture.
Avec AFP