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Une opération policière lancée lundi matin contre des membres de Boko Haram dans un quartier de N'Djamena, au Tchad, a fait 11 morts dont cinq policiers. La veille, un "cerveau" de la secte islamiste a été arrêté.

Onze personnes, dont cinq policiers, ont été tuées, lundi 29 juin, au cours d'une opération de la police tchadienne contre des islamistes présumés de Boko Haram à N'Djamena, deux semaines après un double attentat sans précédent dans la capitale.

Selon le ministre de l'Administration du territoire et de la sécurité publique, Abderahim Bireme Hamid, l'opération policière dans la capitale a commencé dimanche soir avec l'arrestation, "après des échanges de tirs", du "’cerveau’ de Boko Haram au Tchad et au Nord-Cameroun avec ses complices".

Ce présumé chef local, un Nigérian, "se nomme Bana Fanaye, alias Mahamat Mustapha", a précisé le parquet de N'Djamena. C'est le "coordinateur d'un réseau de trafic d'armes et de munitions entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Il est responsable également de la logistique, notamment d'achat d'armes, de matériels, du recrutement et de la gestion des hommes de la secte Boko Haram", a détaillé le procureur de la République, Alghassim Kassim.

Perquisition

Selon le magistrat, une perquisition à son domicile a notamment permis de saisir "des matériels de communication" et "divers documents religieux dont un manifeste en arabe (...) adressé aux adeptes de Boko Haram dans les différents pays africains".

Après cette descente, un compagnon du présumé "cerveau" a désigné aux policiers la maison où sont fabriquées "les bombes artisanales", a raconté le ministre Abderahim Bireme Hamid.

Deuxième temps de l'opération : lundi matin, la police est donc intervenue dans cette maison pour une autre perquisition. Aussitôt, "cinq Boko Haram se sont fait exploser", auxquels s'ajoute un sixième "kamikaze" dont le corps a été retrouvé ensuite, a déclaré Abderahim Bireme Hamid. Cinq policiers ont perdu la vie, et trois ont été blessés.

"Nous avons récupéré trois ceintures d'explosif, arrêté deux éléments de Boko Haram. Une femme avec enfants, présente dans la concession, a été mise à la disposition de la police judiciaire et une autre femme est en fuite", a conclu le ministre.

Un des kamikazes de l'attaque du 15 juin identifié

Le Tchad reste sous le choc des attaques du 15 juin : ce jour-là, deux attentats-suicides simultanés contre le commissariat central et l'école de police de N'Djamena ont fait 38 morts - dont les trois kamikazes - et 101 blessés.

Les attaques du 15 juin n'ont pas été revendiquées mais le gouvernement du président Idriss Déby a accusé Boko Haram. Selon le procureur de la République, l'un des trois kamikazes a toutefois été identifié.

Le procureur a par ailleurs annoncé le démantèlement d'une "cellule active d'un réseau terroriste". "Soixante personnes ont été interpellées", dont des ressortissants tchadiens, camerounais, nigérians et maliens.

Au total, 74 personnes soupçonnées d'appartenir à Boko Haram sont "actuellement détenues", a-t-il affirmé.

Avec AFP