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Le navigateur Laurent Bourgnon porté disparu après une plongée en Polynésie

Le navigateur Laurent Bourgnon, deux fois vainqueur de la Route du Rhum, est porté disparu depuis mercredi, après une plongée sous-marine aux Tuamotu, un archipel de Polynésie française.

Les recherches pour retrouver le célèbre navigateur franco-suisse Laurent Bourgnon, porté disparu, mercredi à la mi-journée, après une plongée sous-marine en Polynésie française, n'ont toujours rien donné, malgré le renfort d’un hélicoptère Dauphin de l'armée. Une enquête est ouverte pour "disparition inquiétante".

Frère du navigateur Yvan Bourgnon, cet aventurier amoureux de la mer effectuait une croisière privée sur son voilier avec plusieurs passagers. À l'issue d'une plongée près de l'atoll de Toau, dans l'archipel des Tuamotu, les autres passagers du bateau l'ont attendu en vain. Les membres d'équipage ont eu des difficultés à joindre les secours, Laurent Bourgnon étant le seul à bien connaître les moyens de communication de bord. À 19h30 heure locale (7h30 françaises jeudi), les recherches n'avaient toujours rien donné.

Âgé de 49 ans, marié et père de quatre enfants, Laurent Bourgnon a l'un des plus beaux palmarès de la voile hauturière, ayant notamment remporté à deux reprises la célèbre Route du Rhum (1994 et 1998). Il est unanimement considéré comme surdoué dans le monde de la voile. Né le 16 avril 1966 à La-Chaux-de-Fonds, dans les montagnes du Jura suisse, il découvre la mer à l'âge de quatre ans sur le voilier de ses parents à l'occasion d'un périple de deux ans dans les Caraïbes.

En 1986, à l'âge de 20 ans, il effectue, avec son équipier Fred Girald, une première traversée de l'Atlantique sur un catamaran Hobbie 18 de 5,40 m, une aventure jugée un peu folle compte tenu de la taille du bateau, un engin de plage conçu pour naviguer autour de trois bouées.

Il enchaîne ensuite sur la Mini Transat, course transatlantique en solitaire sur des monocoques de 6,50 m, finissant 2e en 1987 après avoir gagné la 2e étape sur un bateau de série face à des prototypes a priori plus rapides.

L'année suivante (1988), il remporte la Solitaire du Figaro à sa première tentative, devançant notamment le Français Alain Gautier (2e). Un authentique exploit qui va lui donner l'envie de passer à des bateaux plus gros et surtout à des multicoques.

Un palmarès exceptionnel

À la fin des années 1980, les trimarans de 60 pieds Orma (18,28 m) sont les machines de course au large les plus sophistiquées au monde (les plus dangereuses aussi) et Laurent Bourgnon va très vite s'imposer dans cet exercice de haute voltige. Y compris face aux coureurs français, qui affectionnent particulièrement ces dragsters océaniques.

À la barre de ces engins, il enchaîne les succès et son curriculum vitae donne le tournis: victoires dans les courses La Baule - Dakar (1991), Québec - Saint-Malo (1992) et Transat Jacques Vabre (avec l'Américain Cam Lewis, en 1995). Il décroche le titre prestigieux de champion du monde de course au large en 1994, 1995 et 1997.
En 1997, il gagne la Transat Le Havre - Cartagène (Colombie) avec son frère Yvan, lui aussi passionné de multicoques et d'aventures maritimes.

Passionné de technique, attentif au moindre détail, il met son savoir-faire dans l'aéronautique pour développer et mettre au point un biplace de voyage rapide et doté d'une très grande autonomie.

Ironie du sort, son frère, Yvan Bourgnon avait bouclé, mardi, tour du monde en catamaran de sport sans habitacle, en solitaire et en naviguant à l'ancienne. Les recherches pour retrouver "le surdoué de la voile" vont se poursuivre dans la nuit de mercredi à jeudi en Polynésie, soit dans la journée de jeudi en France.

Avec AFP