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Sommet de Londres : les Britanniques espèrent un accord sur l'immigration avec la France
Un sommet bilatéral réunit au Royaume-Uni, jeudi, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, ainsi que les ministres de l'Intérieur et de la Défense des deux pays. Un accord politique est attendu entre Paris et Londres sur l'immigration, alors que les traversées de la Manche atteignent des records. 
Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron au 10 Downing Street à Londres, le 10 juillet 2025. © Thomas Krych, AP

Le président français Emmanuel Macron achève, jeudi 10 juillet, sa visite d'État au Royaume-Uni avec un sommet bilatéral lors duquel les Britanniques espèrent décrocher un accord sur l'immigration.

Dix ministres, dont ceux de l'Intérieur et de la Défense des deux pays, participent à ce sommet présidé par le chef de l'État français et le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Dès l'ouverture, ce dernier a évoqué le sujet sensible de l'immigration. "Nous sommes tous d'accord pour dire que la situation dans la Manche ne peut pas continuer ainsi", a déclaré le travailliste.

Plus de 21 000 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l'année - un record. 

"L'accord politique qui est scellé aujourd'hui est d'importance", a voulu souligner Emmanuel Macron. "C'est vraiment un sujet qui doit engager l'UE et les Européens, et qui, si ça commence par une discussion bilatérale, doit aussi s'élargir", a-t-il insisté. 

Vers un accord "un pour un"

Les deux dirigeants travaillent sur un échange de migrants, qui reposerait sur le "principe d'un pour un" : la France reprendrait un migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni et le Royaume-Uni s'engagerait à accueillir un demandeur d'asile se trouvant sur le sol français dont la requête lui semble légitime.

Selon Le Monde, le Royaume-Uni pourrait renvoyer cinquante migrants par semaine vers la France. Ce serait la première fois que Paris accepte de reprendre des migrants, mais des médias britanniques et l'opposition conservatrice ont déjà estimé que ce chiffre n'était pas suffisant. 

Cinq pays de l'UE, dont l'Espagne, la Grèce et l'Italie, ont de leur côté exprimé leur "préoccupation" dans une lettre à la Commission européenne datée du 20 juin. "Nous avons constamment plaidé pour une approche conjointe et coordonnée entre les États membres de l'UE dans leurs relations avec le Royaume-Uni", écrivent-ils.

Nigel Farage, le chef du parti d'extrême droite Reform UK qui grimpe dans les sondages, a lui pris place à bord d'un bateau dans la Manche, jeudi matin, suivant une embarcation de migrants "escortée par la marine française" puis prise en charge par la police aux frontières britannique. "Un jour classique dans la Manche", a-t-il commenté.

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Sommet de Londres : les Britanniques espèrent un accord sur l'immigration avec la France
Nos reporters avec les migrants de Calais © France 24
01:29

Dissuasion nucléaire et programme balistique conjoint

Après le sommet, les deux dirigeants se rendront à Northwood, principal centre de commandement des opérations militaires britanniques.

Ils vont acter un rapprochement d'ampleur en matière de dissuasion nucléaire, en signant une déclaration stipulant que leurs moyens respectifs pourront "être coordonnés", selon le ministère britannique de la Défense et l'Elysée.

Outre le volet nucléaire, Keir Starmer et Emmanuel Macron doivent annoncer une accélération du programme conjoint de missiles de croisière Scalp/Storm Shadow, ainsi qu'une nouvelle phase du projet de futurs missiles de croisière et de missiles antinavires, dont le développement s'était quelque peu enlisé.

Par ailleurs, le gouvernement britannique va injecter 163 millions d'euros dans l'opérateur européen Eutelsat, pour y investir aux côtés de l'État français, a indiqué l'Elysée.

Deuxième opérateur mondial de satellites en orbite basse, qui permettent de faire fonctionner des services de télécommunications, Eutelsat est souvent présenté comme une alternative européenne à Starlink d'Elon Musk.

Avec AFP