
Face à la colère des taxis, qui bloquent la circulation dans les grandes villes de France, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a demandé au préfet de police de Paris d'interdire UberPop dans la capitale.
Taxis vs UberPOP : "Les gens deviennent incontrôlables" - PARIS
Les syndicats de taxi doivent être reçus à Matignon dans l’après-midi "en présence des représentants des ministres concernés", Économie, Transports et Intérieur, ont indiqué les services du Premier ministre, sans plus de précision sur le format et les participants à cette rencontre. Manuel Valls, le chef du gouvernement, en déplacement en Colombie et Équateur depuis mercredi soir, n’assistera pas à la rencontre.
Dans la capitale ainsi que dans plusieurs villes de France, plus d’un millier de taxis en grève perturbent la circulation, bloquant notamment les accès à certaines gares et aéroports. "Le but, c'est d'occuper l'espace, parce qu'il y a un vrai ras-le-bol", a expliqué Karim Asnoun, de la CGT, annonçant des sit-in dans de nombreuses villes de France pour cette journée de colère. "La base attend de nous des messages forts, on est obligé de passer par cette étape de la radicalité", a renchéri Abdel Ghalfi, de la CFDT.
Taxis versus UberPop
Depuis plusieurs mois, le groupe américain des voitures de transport avec chauffeur (VTC) Uber s'est engagé dans un bras de fer avec l'État et les taxis, autour de son application mobile UberPop, un service à prix cassés qui met en relation des passagers et des conducteurs non professionnels assurant le transport avec leurs véhicules personnels.
Uber revendique 400 000 utilisateurs d'UberPop en France, où le nombre des taxis est faible. Mais les chauffeurs sont des particuliers qui ne paient ni cotisations sociales ni impôts, n'ont pas suivi les 250 heures de formation nécessaires pour obtenir un agrément et ne sont pas assurés professionnellement, ce que critiquent les chauffeurs de taxi.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait lancé mardi "un appel au calme", tout en soulignant qu'UberPop était en "situation d'illégalité absolue".
Les syndicats de taxis ont appelé au "calme" et à "ne pas répondre aux provocations", alors que le climat s'est tendu avec plusieurs agressions récentes de clients ou de chauffeurs UberPop.
Agressions de chauffeurs
À Strasbourg la semaine dernière, à deux reprises, un chauffeur de taxi s'est fait passer pour un client d'UberPop pour amener le conducteur dans un endroit isolé, où il a été pris à partie par des chauffeurs de taxi qui ont endommagé son véhicule.
Craignant que ses chauffeurs professionnels soient assimilés à des conducteurs UberPop, la société de VTC Allocab a même demandé à ses employés de ne pas mettre de costume jeudi et de demander à leurs clients de s'asseoir à l'avant.
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Avec AFP