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Crise en Ukraine : l'UE prolonge de six mois les sanctions contre Moscou

L'Union européenne a décidé lundi de prolonger de six mois ses sanctions économiques et financières contre la Russie, pour son rôle "déstabilisateur" dans le conflit en Ukraine. Moscou a prévenu qu'il répliquerait en "réciprocité".

Réunis à Luxembourg, les chefs chefs de la diplomatie de l'Union européenne ont formellement prolongé lundi 22 juin, jusqu'à fin janvier 2016, les lourdes sanctions économiques décrétées contre la Russie pour son rôle dans le conflit en Ukraine.

L'Union européenne, qui dénonce le "rôle déstabilisateur" de Moscou, a imposé ses premières sanctions en juillet de l'année dernière, en riposte à l'annexion de la Crimée et au soutien que les Européens accusent les autorités russes d'apporter aux séparatistes de l'est ukrainien.

Ces sanctions arrivaient à expiration fin juillet. Elles frappent des pans entiers de l'économie russe, dont les secteurs des banques, de la défense et du pétrole, empêchés de se financer sur les marchés européens. Elles ont été prolongées "jusqu'à ce que la Russie remplisse ses obligations découlant de l'accord de Minsk", a expliqué le ministre britannique Philip Hammond, en arrivant à la réunion à Luxembourg.

L'accord de cessez-le-feu de Minsk, signé en février, prévoit des mesures progressives jusqu'à la fin de l'année pour mettre fin au conflit entre des séparatistes pro-russes et Kiev, qui a fait plus de 6 400 morts en plus d'un an. Si la trêve est globalement respectée, cet accord n'a pas empêché des combats sporadiques meurtriers et une nouvelle flambée de violence début juin.

Moscou menace de répliquer

Le ministère russe des Affaires étrangères s'est dit "profondément déçu que l'opinion du lobby russophobe (...) ait une fois de plus prévalu au sein de l'UE". Il a jugé "absurde" de "faire porter la responsabilité" de la mise en oeuvre de l'accord de Minsk sur la Russie. Le Kremlin a de son côté prévenu qu'il répliquerait en "réciprocité". De
sources officielles russes, on indique que Moscou devrait très vraisemblablement prolonger son embargo visant des produits alimentaires occidentaux.

Ces sanctions avaient été décrétées le 29 juillet 2014 après une réunion d'urgence convoquée à Bruxelles en réaction au crash du Boeing de la Malaysia Airlines, probablement abattu par un missile sol-air au-dessus de la zone des combats en Ukraine, avec 298 personnes à bord.

Renforcées en septembre 2014, ces sanctions ont contribué aux difficultés de l'économie russe, sans infléchir pour autant l'attitude du président Vladimir Poutine. Elles interdisent également aux Européens de fournir des équipements dans le secteur de l'exploration pétrolière ou des biens à double usage civil et militaire.

Avec AFP et Reuters