logo

La police italienne disperse les migrants rassemblés à la frontière avec la France

Des migrants clandestins ont passé une deuxième nuit à Vintimille, à la frontière franco-italienne, avant d'être dispersés samedi soir par la police italienne.

Une centaine de migrants clandestins souhaitant entrer en France à la frontière italienne à Vintimille ont été dispersés samedi par des policiers italiens. "Où sont les droits de l'homme?" criaient certains, après avoir été bousculés par les forces de l'ordre.

Après avoir organisé un sit-in pendant deux jours à la frontière franco-italienne, la majorité des migrants s'est finalement pliée aux ordres de la police et est partie à pied en direction d'un tunnel sur la route conduisant à Vintimille.

Samedi matin, une dizaine de gendarmes français leur bloquaient le passage, et l'un d'eux a confirmé à l'AFP qu'ils avaient bien reçu pour consigne de ne pas laisser passer les migrants - une consigne déjà confirmée par la préfecture des Alpes-Maritimes (sud-est) vendredi. En revanche, la frontière restait ouverte normalement pour les véhicules ou les autres personnes souhaitant la franchir.

Migrants wait at the border in the city of Vintimiglia on June, 12, 2015. #AFP PHOTO by @jcmagnenet pic.twitter.com/LIBuJWJjvX

— Aurelia BAILLY (@AureliaBAILLY) 12 Juin 2015

>> À voir sur France 24 : "Migrants en Europe : l'Italie en première ligne"

Face à eux, à une dizaine de mètres, une centaine de migrants ont donc repris vers 06 h 00 GMT, samedi matin, un sit-in pacifique, portant pour certains des pancartes "We need to pass" ("Nous avons besoin de passer"), "We need freedom" ("Nous avons besoin de liberté").

D'après la Croix-Rouge italienne présente sur place, la nuit de vendredi à samedi était la deuxième passée à proximité de cette frontière par ces migrants, venus pour la plupart d'Afrique et qui sont arrivés du sud de l'Italie, souvent après des traversées périlleuses en bateau depuis la Libye.

1 439 migrants illégaux interpellés en une semaine

Pour l'instant, la préfecture italienne n'a pas pris la décision d'ouvrir un camp d'accueil à Vintimille, a déclaré à l'AFP Walter Muscatello, de la Croix-Rouge italienne.

Ces migrants viennent notamment de Somalie, d'Érythrée, de Côte d'Ivoire ou du Soudan a confié à un journaliste de l'AFP un jeune homme disant se prénommer Mohamed. Il dit être être né au Darfour, au Soudan, en 1992, et être arrivé avec son frère à Catane, en Sicile, avant de remonter l'Italie en car et en train en direction du Nord.

"Moi je veux aller en France, mais d'autres veulent aller en Suisse, en Allemagne ou en Grande-Bretagne", a-t-il expliqué.

Durant les sept derniers jours, un nombre record de 1 439 migrants illégaux ont été interpellés par les forces de l'ordre françaises dans cette région frontalière, a précisé le préfet Adolphe Colrat. Parmi eux, 1 097 ont été réadmis en Italie.

Selon le préfet, la "pression migratoire" à la frontière franco-italienne connaît "depuis quelques jours" un pic supérieur aux records hebdomadaires enregistrés en 2014.

Avec AFP