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L'ONU exige un "accès total" aux camps de civils tamouls réfugiés au nord-est de l'île et accuse les autorités du Sri Lanka d'y interdire toute entrée aux ONG. Ces camps sont situés à proximité des combats menés contre les séparatistes.

Reuters - Les Nations unies ont accusé mercredi les autorités sri-lankaises d'interdire l'accès aux civils tamouls cantonnés dans des camps du nord-est de l'île, proche de l'ultime zone de combats entre l'armée et les séparatistes tamouls.

"Il nous faut un accès, j'insiste, un accès total, sans le moindre obstacle ni entrave, pour l'Onu, pour les ONG et pour la Croix-Rouge", a déclaré Elisabeth Byrs, porte-parole du bureau de coordination de l'Onu pour les affaires humanitaires.

L'Onu, a-t-elle ajouté, n'a aucune information sur le nombre de réfugiés malades ou blessés dans ce qui fut la dernière zone de combats entre l'armée et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).

Les ONG, a-t-elle poursuivi, ont du mal à entrer dans les camps mis en place par les autorités sri-lankaises pour les populations déplacées en dépit des promesses d'accès total faites par les autorités militaires de la région de Jaffna, dans le nord majoritairement tamoul du Sri Lanka.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a annoncé mardi qu'il irait les 22 et 23 mai au Sri Lanka pour se rendre compte par lui-même de la situation.

Après vingt-cinq ans de guerre civile, et plus de trois décennies de troubles, l'armée sri-lankaise a pris le contrôle de la totalité de l'île pour la première fois depuis 1983 et Colombo a proclamé cette semaine sa victoire dans le conflit qui l'opposait aux LTTE.

D'après le Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), jusqu'à 80.000 civils ont fui la zone des combats dans les trois derniers jours. Au total, 280.000 personnes vivraient dans les camps.

"Il est urgent que l'aide parvienne à ces camps et que nous puissions la distribuer. Nous avons un important stock d'aide humanitaire qui doit être distribuée", a dit le porte-parole du HCR, Ron Redmond.

Les autorités sri-lankaises ont expliqué qu'il leur était nécessaire de vérifier si des combattants tamouls ne se sont pas glissés parmi les populations civiles déplacées par les combats.

Ron Redmond a fait valoir que le gouvernement devait quoi qu'il en soit améliorer les conditions de vie dans ces camps et rendre aux civils leur liberté de mouvement.