À la veille d'un scrutin législatif et local, des affrontements entre membres de milices d'auto-défense ont fait au moins 10 morts dans le sud du Mexique. Le gouvernement a déployé des forces de l'ordre pour garantir la sécurité du scrutin.
Alors que les Mexicains sont appelés aux urnes pour désigner dimanche 7 juin 500 députés fédéraux, neuf gouverneurs ainsi que 900 conseils municipaux, des affrontements ont fait au moins 10 morts samedi dans le sud du pays.
Ramon Navarrete, le président de la commission des droits de l'Homme de l'État du Guerrero, l’un des plus violents du Mexique, a indiqué que des membres de son agence avaient dénombré 10 corps, et qu'ils soupçonnaient trois autres victimes, tuées dans la ville de Xolapa.
Ces violences ne semblent toutefois pas liées aux élections locales et législatives de ce week-end, mais à des tensions entre les membres d'une même milice d'autodéfense, baptisée Front uni pour la sécurité et le développement de l'État de Guerrero (Fusdeg), au sujet du contrôle d'un territoire. Ces groupes sont autorisés à faire respecter l'ordre public parmi les communautés indigènes.
Des professeurs en colère
Cette fusillade a eu lieu alors que le gouvernement a pourtant déployé un dispositif militaire et policier dans tout le pays à l’approche du vote. Le ministère de l'Intérieur n'a pas précisé le nombre d'hommes mobilisés pour assurer le calme de cette journée mais il a indiqué que les efforts se concentrent notamment dans l'État de Oaxaca (sud), où les enseignants radicalisés sont fortement mobilisés depuis presque une semaine.
Ces derniers, qui protestent contre une réforme de l’éducation, ont envahi au cours des derniers jours des bureaux électoraux, brûlé des milliers de bulletins de vote, bloqué un centre de distribution d'essence, provoquant une pénurie de carburant dans la région, ainsi que les accès à une centrale hydroélectrique.
Les autorités se sont également voulues rassurantes concernant d’éventuelles violences provoquées par les groupes criminels qui pullulent dans le pays. "Je ne vois aucun lien" entre le crime organisé et les élections, "les problèmes sont des mobilisations sociales", a affirmé à l'AFP Monte Alejandro Rubido, le responsable national à la Sécurité du gouvernement mexicain, qui répète que la violence a diminué par rapport au mandat de l'ex-président Felipe Calderon (2006-2012).
Ce scrutin est un test pour le président Enrique Peña Nieto, élu en 2012, dont le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) pourrait conserver une majorité simple à l'Assemblée, selon les sondages pré-électoraux.
Avec AFP