
Après Takashi Murakami et Jeff Koons, c'est au tour d'Anish Kapoor d'investir le Château de Versailles. Dans ce lieu symbole du pouvoir, l'artiste britannique expose six œuvres jouant sur le chaos et la sexualité.
Des miroirs, de l'eau, des blocs de pierre et une gigantesque trompe d'acier rouillé posée sur la pelouse : Anish Kapoor investit à partir du 9 juin le Château de Versailles*, lieu de pouvoir et de désir dans lequel il distille chaos et sexualité.
Spécialiste des installations géantes, comme celle du "Léviathan" sous la verrière du Grand Palais en 2011, l'artiste britannique a également installé une œuvre spectaculaire dans la salle du Jeu de Paume : un canon qui tire des cylindres de cire rouge sang sur un mur blanc.
Anish Kapoor a très vite écarté l'idée d'exposer ses œuvres dans les salons de Versailles comme l'ont fait d'autres artistes invités, dont Jeff Koons. Très vite aussi, il a choisi le Jeu de Paume, ainsi que le Tapis vert, ce parterre de pelouse situé dans la grande perspective du château. "Il ne voulait pas de Versailles comme décor", explique à l’AFP Alfred Pacquement, commissaire de l'exposition.
"Miroir-radar" et "vagin de la reine"
Dans l'axe central, l'artiste d'origine indienne a aligné quatre des six œuvres présentées : des grands miroirs concaves bifaces, un "miroir-radar" reflétant le ciel, un bassin circulaire où tourne une eau noirâtre, un cube traversé par des boyaux rouges et un long tunnel que l'artiste a qualifié lui-même de "vagin de la reine", déclenchant les foudres des réseaux d'extrême-droite notamment.
Techniquement, le projet d'Anish Kapoor à Versailles a été un des plus complexes que les équipes aient eu à gérer depuis que le domaine donne carte blanche à des artistes contemporains. "Un chantier important", dit sobrement Alfred Pacquement. Quant à son coût, la direction de Versailles reste discrète.
Avec AFP
* "Anish Kapoor Versailles", du 9 juin au 1er novembre. Plus de renseignements sur le site www.chateauversailles-spectacles.fr.