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Orange envisage de mettre fin à ses liens avec un opérateur israélien

Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur français Orange, a annoncé mercredi son intention de mettre fin aux liens de son groupe avec l'opérateur israélien Partner, dont les activités dans les colonies israéliennes sont critiquées par des ONG.

Stéphane Richard, le PDG de l'opérateur français Orange, a révélé mercredi son intention de revoir les liens de son groupe avec l'opérateur israélien Partner, en raison de ses activités dans les territoires palestiniens, pointées du doigt par des associations.

"Notre intention est de nous retirer d'Israël. Cela va prendre du temps [mais] nous allons certainement le faire", a-t-il indiqué en anglais lors d'une conférence de presse au Caire.

Et d'ajouter : "Je suis prêt à abandonner demain matin" les liens avec Partner, mais "sans exposer Orange à des risques énormes" sur le plan légal ou financier.

Fin mai, cinq ONG et deux syndicats, dont CCFD-Terre Solidaire, l'Association France Palestine Solidarité et la CGT, ont demandé à Orange "de communiquer publiquement sa volonté de désengagement et de dénoncer les atteintes aux droits humains commises par Partner".

Selon un rapport de ces organisations, Partner, en exerçant des activités économiques "dans les colonies israéliennes, contribuerait à leur viabilité économique et à leur maintien, et aiderait ainsi à perpétuer une situation considérée comme illégale par la communauté internationale".

Orange a alors indiqué qu'il n'était "pas opérateur en Israël", ne détenait "aucune action ou droit de vote de Partner". Il a expliqué que le contrat de licence existant, permettant à Partner d'utiliser "la marque et l'image d'Orange en échange d'une redevance", avait été "signé par le propriétaire de l'époque, (et) transmis à France Télécom en 2000 lors de l'acquisition de la marque". Selon son site internet, Partner Communications Company compte 2,77 millions d'abonnés en Israël, soit une part de marché de 28 %.

En réaction à l’onde de choc provoquée par les propos du PDG d’Orange, la ministre israélienne adjointe des Affaires étrangères Tzipi Hotovely a écrit à Stéphane Richard pour demander des explications sur ces déclarations.

"Je dois avouer avoir été surprise par ces informations, qui ne me semblent pas raisonnables pour une entreprise de la taille d'Orange", écrit-elle en anglais, dans une lettre dont l'AFP a obtenu copie. "Je suis confiante dans le fait que ces informations ne reflètent pas les intentions de votre compagnie. Et vous prie donc de clarifier cette question le plus vite possible", poursuit-elle.

Du côté de Partner, selon des informations publiés par le site israélien Ynet, on s’est dit surpris par les propos du PDG d’Orange, tout en rappelant que le contrat liant les deux groupes court sur encore sur dix ans.

Avec AFP