Les élections législatives et communales qui devaient se dérouler vendredi au Burundi ont été repoussées à une date qui sera ultérieurement fixée par la Commission électorale, a annoncé mercredi soir la présidence.
En réponse aux pressions internationales, la présidence du Burundi a finalement annoncé, mercredi 3 juin, le report des élections législatives et communales de vendredi à une date ultérieure, laissant ainsi entrevoir la possibilité d'une reprise du "dialogue" pour résoudre la crise politique dans le pays.
"C'est sûr et certain. Il n'y aura pas d'élections vendredi", a annoncé à l'AFP un conseiller de la présidence en charge de la communication, Willy Nyamitwe. "Et cela en attendant que la Céni [la Commission électorale] annonce officiellement le nouveau calendrier électoral qui tiendra compte de la recommandation des chefs d'État de l'EAC [Afrique de l'Est] et des délais prévus par la Constitution", a ajouté M. Myamitwe.
Les législatives et les communales étaient censées se tenir vendredi, et une présidentielle le 26 juin, alors que la capitale du pays, Bujumbura, est secouée depuis un mois par des manifestations quasi-quotidiennes. En cause : la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à un troisième mandat.
Obstacles quasi-insurmontables
À l'exception du seul camp présidentiel, tous les acteurs de la crise et partenaires internationaux du Burundi jugeaient la tenue de ces élections impossible aux dates prévues et exigeaient leur report à au moins la mi-juillet.
Les obstacles matériels paraissaient en effet quasi-insurmontables : défection de deux des cinq commissaires de la Céni, retrait de l'Église catholique et de l'Union européenne, boycott de facto de l'opposition qui n'avait même pas pu faire campagne... Ceci alors que la quasi-totalité des médias privés et indépendants ont dû cesser d'émettre depuis le début de la crise.
Officiellement, la Céni a dit avoir fait plusieurs propositions "techniques" à la présidence, qui elle-même dit donc maintenant attendre que la Commission annonce le nouveau calendrier de la séquence électorale.
De nombreux affrontements ont eu lieu dans le pays avec la police qui fait un large usage de ses armes à feu. Près d'une quarantaine de personnes ont été tuées, et dans ce contexte de très vives tensions politiques, la sécurité s'est fortement dégradée.
Avec AFP