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Le Burundi ouvert à un report des élections

Réunis à Dar es Salaam dimanche, les chefs d’État d'Afrique de l'Est ont appelé à un report des élections d'au moins un mois et demi au Burundi. Le gouvernement burundais a accueilli "positivement" leur proposition.

Le gouvernement burundais s'est dit ouvert à la proposition de report des élections faite dimanche 31 mai par les pays d'Afrique de l'Est réunis en sommet et qui ont, selon lui, clos le débat sur un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. En effet, les dirigeants réunis à Dar es Salaam, en Tanzanie, ont évité de se prononcer sur la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

"Cette période va nous permettre de nous asseoir ensemble et de discuter de la participation de tous", a expliqué le porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba, précisant toutefois qu'il revenait à la Commission électorale de "s'occuper du calendrier électoral". Estimant que les chefs d'État africains n'avaient "pas discuté" de la question du troisième mandat "car elle relève de la souveraineté de chaque État", il a par ailleurs jugé "cette question vidée".

Les opposants à un troisième mandat du chef de l'État burundais se sont eux dit "déçus" par l'issue de la réunion des pays d'Afrique de l'Est, appelant à manifester de plus belle pour faire renoncer Pierre Nkurunziza à sa candidature à la présidentielle.

Aucune réponse sur le désarmement des milices

À Dar es Salaam, les chefs d'État africains avaient également exigé de "toutes les parties burundaises qu'elles mettent fin aux violences". Ils ont appelé "au désarmement urgent de tous les mouvements de jeunesse armés" et "encouragé le gouvernement à créer toutes les conditions nécessaires pour le retour des réfugiés [burundais] dans leur pays". Le Burundi n'a pas répondu à la demande de désarmement des mouvements armés.

Le sommet s'était déroulé en l'absence du principal intéressé, le président Pierre Nkurunziza, officiellement resté au Burundi pour y "faire campagne", et surtout victime d'un coup d'État avorté le 13 mai dernier alors qu'il participait, déjà à Dar es Salam, à un premier sommet sur la crise burundaise.

Autre grand absent, le président rwandais Paul Kagame, pourtant incontournable dans la région, et qui ne cache plus désormais son mécontentement croissant envers son ancien allié Nkurunziza. Les présidents tanzanien, ougandais et kényan, ainsi que leur homologue sud-africain Jacob Zuma, étaient en revanche présents dimanche dans la capitale tanzanienne.

>> À lire sur France 24 : "Burundi : la vice-présidente de la commission électorale a pris la fuite"

Obtenir des garanties pour la préparation des élections

Les chefs d'État est-africain qui se sont contentés de demander un report, au plus tôt à la mi-juillet, des élections générales ont donc vu leur demande satisfaite. Selon le calendrier officiel, des législatives et des communales étaient prévues le 5 juin, suivies de la présidentielle le 26 juin, et de sénatoriales le 17 juillet.

Pour les pays de la région, il s'agissait d'obtenir du pouvoir burundais un minimum de garanties dans la préparation des élections, "de laisser les partis politiques et les médias travailler et s'exprimer librement", selon un diplomate présent dimanche.

Avec AFP