
L'Indonésie a annoncé que des pêcheurs ont de nouveau secouru 426 migrants au large de ses côtes dans la nuit de mardi à mercredi. La Thaïlande, l'Indonésie et la Malaisie ont accueilli plus de 3 000 naufragés en quelques jours.
L'Indonésie a de nouveau porté secours à des centaines de migrants. Les autorités ont annoncé qu'au moins 426 personnes, abandonnées par leurs passeurs en mer d'Andaman ont été secourues mercredi par des pêcheurs indonésiens.
Une centaine de personnes ont d'abord été récupérées sur une première embarcation, tandis que les autres se trouvaient à bord d'un bateau "à la dérive dont le moteur était mort", a indiqué à l'AFP un responsable local des services de secours, Sadikin, qui comme nombre d'Indonésiens ne porte qu'un nom.
"Certains avaient l'air très malade et faible, certains étaient déshydratés, apparemment ils n'avaient pas beaucoup d'eau et de nourriture", a-t-il ajouté, précisant que se trouvaient à bord de nombreux enfants et nourrissons.
Depuis trois semaines, l'Asie du Sud-Est est confrontée à un flux continu de migrants, essentiellement des Rohingyas, une communauté musulmane apatride vivant principalement en Birmanie et considérée comme l’une des minorités les plus persécutées au monde par l'ONU.
Les ministres des Affaires étrangères d'Indonésie, de Malaisie et de Thaïlande devaient s'entretenir dans la matinée près de Kuala Lumpur de cet afflux récent de migrants et de réfugiés, qui fuient les persécutions et la misère au Bangladesh et en Birmanie.
Ces migrants tentaient traditionnellement de passer en Thaïlande pour ensuite rejoindre clandestinement par la route la Malaisie, pays à majorité musulmane parmi les plus prospères d'Asie du Sud-Est.
Le chantage des passeurs
Mais la Thaïlande a décidé de sévir contre les filières de la traite après la découverte de charniers dans des camps de transit de migrants, contraignant les passeurs à chercher de nouveaux itinéraires.
Les bateaux chargés de migrants arrivent désormais le long des côtes malaisiennes et indonésiennes, après des semaines de navigation dans des conditions effroyables. Ils sont la plupart du temps abandonnés par les passeurs, et les migrants à court d'eau et de nourriture n'ont d'autre choix que de sauter à l'eau pour gagner les rives à la nage, ou d'attendre d'improbables secours.
La Thaïlande, l'Indonésie et la Malaisie ont accueilli plus de 3 000 naufragés en quelques jours mais elles ont aussi refoulé plusieurs bateaux, s'attirant les critiques des Nations unies et d'organisations non gouvernementales.
Des centaines seraient toujours à l'abandon dans le golfe du Bengale ou en mer d'Adaman. L'ONU estime qu'ils sont 2 000 pris au piège des passeurs depuis des semaines sur des embarcations au large de la Birmanie.
Selon Vivian Tan, porte-parole à Bangkok du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, les trafiquants exigent entre 180 et 270 dollars pour permettre aux migrants de débarquer et de retourner dans l'État d'Arakan (appelé Rakhine par le régime) en Birmanie, où vivent les Rohingyas.
Avec AFP