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Les États-Unis et la Russie ont entamé, ce mardi à Moscou, des pourparlers sur un nouveau traité pour remplacer Start-1, signé en 1991 et qui expire en décembre, visant à réduire l'arsenal nucléaire des deux pays.

AFP - Les négociateurs américains et russes se sont retrouvés mardi à Moscou pour tenter d'élaborer un nouvel accord de désarmement nucléaire, le précédent traité expirant en décembre, mais les contentieux ne manquent pas entre ces deux pays qui veulent pourtant relancer leurs relations.

Les pourparlers ont débuté à 07H00 GMT, a indiqué à l'AFP une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères, et doivent se prolonger jusqu'à mercredi.

La délégation américaine est conduite par Rose Gottemoeller, sous-secrétaire d'Etat en charge de l'application des accords sur le contrôle des armements, tandis que les négociateurs russes sont menés par Anatoli Antonov, le directeur du département de la sécurité et du désarmement du ministère des Affaires étrangères.

Ni Moscou, ni Washington n'ont fourni de détails sur le contenu de la rencontre et aucune conférence de presse n'est prévue sur le sujet, alors que de premiers pourparlers techniques avaient eu lieu en avril à Rome.

Les présidents russe et américain, Dmitri Medvedev et Barack Obama se sont fixés pour objectif d'aboutir à un compromis avant l'expiration du traité START en décembre, aucune avancée n'ayant eu lieu durant le mandat de George W. Bush.

Ce traité, signé en 1991 par l'URSS et les Etats-Unis, est le principal accord de désarmement nucléaire.

"L'administration Obama est fermement engagée à poursuivre la réduction des forces nucléaires russes et américaines", a souligné lundi Ian Kelly, porte-parole au département d'Etat.

Mais, signe que les négociations risquent d'être difficiles, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a prévenu que la Russie allait insister sur la question du bouclier antimissile américain en Europe, un projet conspué par Moscou.

"Nous pensons qu'on ne peut pas parler dans le vide du traité START. Il doit concerner la sécurité mondiale, ce qui inclut la Russie, et cela suppose que soit réglée la question de la défense antimissile", a-t-il déclaré, selon Interfax.

Les Russes considèrent ce bouclier comme une menace pour leur sécurité, alors que Washington assure vouloir protéger le continent d'Etats "voyous" comme l'Iran.

Moscou et Washington sont aussi en désaccord sur d'autres questions clés, alors que les deux pays se sont engagés à relancer leurs relations, après les tensions de l'ère Bush, et tandis que M. Obama est attendu à Moscou début juillet.

La Russie insiste notamment pour que le futur traité concerne toutes les ogives, qu'elles soient déployées ou stockées, et leurs vecteurs stratégiques (missiles, sous-marins et bombardiers), alors que les Etats-Unis veulent se concentrer sur les têtes nucléaires opérationnelles.

Le ministère russe des Affaires étrangères a néanmoins indiqué "rechercher un dialogue constructif" pour aboutir à des "résultats concrets", et souligné que les parties allaient faire "des propositions" et non "échanger des opinions", a rapporté l'agence Interfax.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est de son côté dit "encouragé" par la tenue de ces pourparlers.

La presse russe estimait, elle, mardi que Moscou refuserait tout désarmement nucléaire si le bouclier antimissile voyait le jour.

"Si l'administration de Barack Obama décide de ne pas revoir (...) le projet d'installation de systèmes antimissile en République tchèque et en Pologne, un nouvel accord START sera impossible", souligne le journal russe indépendant Vremia Novosteï.