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Colère des familles des victimes après un incendie meurtrier aux Philippines

Un gigantesque incendie survenu mercredi dans une fabrique de chaussures près de Manille a fait au moins 72 morts. Les familles des victimes ont dénoncé des conditions de travail dans cette usine qui contenait des produits toxiques.

Au moins 72 personnes sont mortes dans l'incendie qui s’est déclaré, mercredi 13 mai, dans une fabrique de chaussures près de Manille aux Philippines, d’après un bilan de la mairie du district jeudi 14 mai. Les proches des victimes dénoncent des conditions de travail épouvantables.

Les secours ont extrait jeudi matin des dizaines de corps des cendres de ce bâtiment de deux étages situé dans la zone industrielle de Valenzuela, au nord de la capitale philippine. La veille, ils avaient dû interrompre leurs recherches pour raisons de sécurité.

L'incendie s'est déclaré peu avant midi heure locale mercredi, vraisemblablement provoqué par les étincelles de fers à souder utilisés pour réparer un portail, de cette usine qui contenait des produits toxiques.

Les victimes ont brûlé vives dans le brasier et les pompiers n'ont retrouvé pour nombre d'entre elles "que des crânes et des os", a précisé le chef de la police nationale, Leonardo Espina. "Nous enquêtons pour déterminer ce qu'il s'est passé mais il est évident qu'il y aura des suites judiciaires", a-t-il ajouté.

Aucune protection spéciale contre les vapeurs toxiques

Pas de quoi calmer les proches des victimes, qui ont immédiatement dénoncé les conditions de travail épouvantables des employés qui travaillaient pour six euros par jour, sans protection spéciale contre les vapeurs toxiques. Ils n'avaient reçu aucune instruction d'évacuation en cas d'incendie, ont expliqué leurs familles.

"Les familles ne peuvent qu'être en colère. Nous n'oublierons jamais", se désolait Rodrigo Nabor dont les deux sœurs se trouvaient à l'intérieur au moment où le sinistre s'est déclaré. Ses sœurs, âgées de 32 et 26 ans, se plaignaient souvent des odeurs incommodantes provenant des produits chimiques. "Elles disaient qu'elles laissaient tourner en permanence un ventilateur électrique pour chasser la mauvaise odeur".

Avec AFP