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La consommation d’alcool en hausse chez les jeunes occidentaux

Selon un rapport "inquiétant" de l'OCDE, publié mardi, la consommation d’alcool chez les jeunes occidentaux ne cesse d’augmenter. Les beuveries express ou "binge drinking" connaissent en effet un succès grandissant dans les pays développés.

Dans un rapport publié mardi 12 mai, l’OCDE (qui compte 34 pays membres "développés" comme les États-Unis, les pays de l'Union européenne, l'Australie, le Japon...), s’inquiète de l’augmentation des beuveries express ou "binge drinking" - l’absorption rapide de grande quantité d’alcool – chez les jeunes occidentaux.

"Notre préoccupation majeure est la consommation d'alcool chez les jeunes" a souligné Stefano Scarpetta, directeur pour l'emploi, les politiques sociales et la santé à l'OCDE lors de la présentation du rapport intitulé "Lutter contre l'usage nocif de l'alcool".

Il est vrai que les chiffres sont inquiétants. En Australie, par exemple, le nombre de jeunes filles de 18 à 24 ans admises à l'hôpital à cause de l'alcool a doublé entre 1996 et 2006. Aux États-Unis, les hospitalisations pour coma éthylique chez les 18-24 ans ont progressé de 25 % entre 1999 et 2008.

En moyenne, dans tous les pays de l’OCDE, la proportion de garçons de 15 ans qui n'ont jamais bu d'alcool est passée de 44 % en 2001-2002 à 30 % en 2009-2010. À l'inverse, la proportion de ceux qui à 15 ans ont déjà été ivres au moins une fois, est passée de 30 % à 43 % sur la même période.

L’alcool, ce vecteur social

Des chiffres, cependant, qu'il faut nuancer. Car au sein de l’Europe, les tendances divergent : au Royaume-Uni et en Irlande, la consommation a progressé alors qu'elle a nettement reculé en Italie, Allemagne, Portugal, Espagne et en France. L'Hexagone reste toutefois parmi les premiers en terme de consommation avec 11,8 litres par habitant et par an.

Comment expliquer ce phénomène ? Par son aspect financier, d’une part. Une partie du phénomène de "binge drinking" tient au fait que les boissons alcoolisées sont devenues "plus abordables" à l'achat pour les jeunes consommateurs, explique le rapport.

Par son aspect "social", d'autre part. La consommation excessive d'alcool "est souvent une forme de socialisation" pour les jeunes, une manière de se mêler aux autres, de s'intégrer au groupe. Aujourd’hui, les fêtes sont automatiquement associées à la consommation d’alcool.

La faute aussi aux publicitaires, dénonce le rapport. Pour Stefano Scarpetta, il faut donc s'attaquer à ce phénomène en limitant, entre autres, les publicités sur l'alcool, en réduisant le taux d'alcoolémie admis au volant et en taxant davantage les boissons.

Avec AFP