
C'est le plus important scandale de l’histoire du Brésil. Les révélations sur la corruption à grande échelle pratiquée par des responsables du géant Petrobras fragilisent toute l’économie du pays et déstabilisent le monde politique.
Une présidente au plus bas dans les sondages, une économie de plus en plus grippée et une justice qui multiplie les mises en examen de personnalités politiques et du milieu des affaires. C’est le Brésil du scandale Petrobras, la plus grande entreprise du pays.
Depuis plus d’un an, les révélations en cascade sur le gigantesque schéma de corruption et de financement illégal d’hommes politiques n’en finit pas d’égratigner l’image d’un pays qui semblait, il n’y a pas si longtemps encore, avoir réussi tant bien que mal à conjuguer croissance économique et protection d’un certain modèle social.
Mais c’était avant la tempête déclenchée en mars 2014 par l’opération "Lava Jato" ("lavage de voitures"). Depuis, l’empire Petrobras, l’un des principaux moteurs de l’économie brésilienne, s’effondre un peu plus tous les jours. Après la démission contrainte de sa PDG, Maria das Graças Foster, le géant de l’énergie a dévoilé huit milliards de dollars de pertes en 2014, dont deux milliards directement liés à la corruption. Plusieurs sous-traitants de Petrobras sont au bord de la faillite et le coût social du scandale n’est pas encore définitivement établi.
Politiquement, ce sont une cinquantaine de responsables, essentiellement du Parti des travailleurs dont est issue la présidente Dilma Rousseff, qui sont accusés d’avoir profité de ce vaste système de corruption. La chef de l’État est également sous pression, et les appels à la démission de celle qui a été réélue en janvier se sont multipliés lors des manifestations monstres de mars et avril.
France 24 revient sur les dessous de ce scandale fou à travers neuf "à côté" qui illustrent les ramifications d’une corruption en bande très organisée qui aurait débuté à la fin des années 1990.