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Jean-Marie Le Pen a détenu un compte caché en Suisse, selon Mediapart

Le président d'honneur du FN Jean-Marie Le Pen a eu un compte "caché" en Suisse, abondé à hauteur de 2,2 millions d'euros, révèle le journal en ligne Mediapart. Les cadres du parti, qui disent ne pas être au courant, attendent des explications.

Jean-Marie Le Pen n’a donc pas fini de faire des cheveux blancs aux cadres du Front national (FN). Le président d’honneur du parti français d’extrême droite a détenu un compte "caché" en Suisse, crédité de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et pièces d’or, a révélé Mediapart le 27 avril.

D’après le site d’information en ligne, ce compte ouvert à la banque HSBC a d’abord été géré depuis Genève par l'avocat d'affaires Marc Bonnant, puis clos en mai 2014. Les fonds ont ensuite été transférés à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) aux Bahamas "à travers un trust placé sous la responsabilité légale de son majordome Gérald Gérin".

Ancien majordome et homme de confiance des Le Pen, ce dernier est aujourd’hui l’assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu et le trésorier de la Cotelec - abréviation de "cotisation électorale" - un microparti qui collecte tous les prêts et les dons des sympathisants FN.

>> À voir sur France 24 : Les lingots d'or cachés de Jean-Marie Le Pen

Le parquet de Nanterre alerté par Tracfin

Le parquet de Nanterre aurait été informé de ces éléments par le service anti-blanchiment de Bercy, Tracfin, précise Mediapart. Le site dit avoir eu connaissance d'un "courrier daté de 2008, dans lequel Gérald Gérin reconnaît être l'ayant droit du trust", courrier qui "a été communiqué à la justice."

Jean-Marie Le Pen avait déjà reconnu en avril 2013 avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l'UBS en 1981. Depuis fin 2013, une enquête judiciaire s’intéresse au patrimoine de ce dernier qui se serait accru de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Sa déclaration de patrimoine pour l’année 2014 est également en cours d’examen à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, selon l’AFP.

Il a rejeté, mardi 28 avril, les accusations de Mediapart. "Je ne suis pas tenu de m'expliquer sur ce que dit n'importe qui, en particulier des organes para-policiers chargés de semer la perturbation dans la classe politique", a refuté sur France Inter Jean-Marie Le Pen, évoquant une "offensive générale".

Le FN "attend des explications"

Alors que les rapports entre les Le Pen père et fille ne sont pas au beau fixe, ces nouvelles révélations pourraient jeter de l'huile sur le feuMarine Le Pen, qui ne "connaissait rien à cette affaire", s’est dite "très surprise", a affirmé lundi le vice-président du FN Florian Philippot lors d’une interview sur iTélé. Elle "attend comme nous tous des éclairages et des explications de Jean-Marie Le Pen", a-t-il encore affirmé. 

"C'est à lui, puisque c'est son dossier fiscal personnel qui est concerné, de donner des explications mais je ne peux pas croire que ce soit vrai", a-t-il ajouté. "Je crois qu'il s'en expliquera, c'est une affaire personnelle qui le concerne". Pour le moment, Jean-Marie Le Pen n’a pas souhaité répondre aux sollicitations des médias.

Le Front national fait par ailleurs l’objet d'une double enquête sur le financement du FN et de ses campagnes électorales depuis l'accession de Marine Le Pen à la présidence du parti. Cinq personnes physiques ainsi qu'une personne morale, la société Riwal, ont été mises en examen ces derniers mois.

Avec AFP