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"E-déchets" : comment le monde a gâché des centaines de tonnes d'or en 2014

La production de déchets électroniques a atteint un record en 2014, selon un rapport de l'Université des Nations unies paru lundi. Les 41,8 millions de tonnes jetées contenaient environ 52 milliards de dollars de matériaux recyclables.

Toujours plus de fours à micro-ondes, de machines à laver, de souris d'ordinateurs ou encore de piles jetés à la poubelle. Il y a eu 41,8 millions de tonnes de déchets électroniques (ou e-déchets) produits dans le monde en 2014, d'après un rapport de l'Université des Nations unies, publié lundi 20 avril. C'est un record historique qui coûte potentiellement cher à l'environnement et aurait pu rapporter gros à l'économie, si un recyclage efficace était mis en œuvre.

"Les innovations technologiques se multiplient, tandis que la durée de vie des produits se réduit, ce qui se traduit par une hausse rapide des e-déchets", regrettent les auteurs du rapport.

"Mine urbaine" toxique

Ils estiment que tous ces appareils électriques et électroniques mis à la poubelle contenaient pour 52 milliards de dollars (48,4 milliards d'euros) de matériaux réutilisables. Le rapport souligne ainsi que les smartphones, écrans et autres petits et moyens électroménagers constituent une véritable "mine urbaine" qui devrait être davantage exploitée. Il y a eu, d'après les Nations unies, 300 tonnes d'or, 16 900 kilotonnes de fer et des quantités "importantes" d'argent ou d'aluminium qui auraient pu être récupérées. Les auteurs du document évaluent qu'un sixième seulement de ce "trésor" a été recyclé.

Mais ce n'est pas qu'un gâchis économique. Le rapport souligne aussi le risque environnemental grandissant que représentent ces e-déchets mal gérés. La "mine urbaine" est en effet très toxique puisque tous ces produits jetés contenaient 4 400 tonnes de substances néfastes pour l'ozone ou encore 2 200 kilotonnes de cristal, qui est riche en plomb et donc potentiellement mauvais pour la santé.

États-Unis et Chine, rois des e-déchets

Cet océan d'"e-déchets" provient essentiellement des États-Unis et de Chine. Ces deux mastodontes économiques génèrent plus d'un tiers de l'ensemble des déchets électroniques, ce qui les place loin devant le Japon et l'Allemagne. La France a produit, quant à elle, 1,4 million de tonnes d'"e-déchets" l'an dernier, soit cinq fois moins que les États-Unis.

Ce sont, en revanche, des pays européens qui en produisent le plus par habitant. La Norvège (28,3 kg/hab), la Suisse (26,3 kg/hab) et l'Islande (26 kg/hab) dominent ce classement. Heureusement, l'Europe est aussi le continent où le recyclage de ces déchets électroniques est le plus développé.