
La foule de l'hommage à Charlie Kirk près de Phoenix en Arizona, le 21 septembre 2025. © Mandel Ngan, AFP
Prières, hommages à "Dieu tout puissant" et appels à "manier l'épée contre le mal" : pour ses adieux à Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre, la droite américaine a célébré dimanche 21 septembre la mémoire de l'influenceur pro-Trump avec des sommets de ferveur religieuse.
Près de 65 000 personnes ont rempli le stade prévu pour la cérémonie à Glendale, en Arizona (sud-ouest), où le président américain a été accueilli aux rugissements de "USA! USA! USA!".
"C'est un martyr", mort "pour la liberté américaine", a lancé le milliardaire républicain, face à la foule habillée aux couleurs du drapeau américain, qui a fréquemment repris en chœur les morceaux de rock chrétien rythmant la cérémonie. "Il y a moins de deux semaines, notre pays s'est fait arracher l'un des plus grands esprits de notre temps, un géant de sa génération et avant tout un mari, un père, un fils, un chrétien et un patriote dévoué", a déclaré le président américain.
Sa veuve pardonne à l'assassin
"Mon mari Charlie voulait sauver les jeunes hommes, comme celui qui a pris sa vie", a déclaré sa veuve Erika Kirk. "Cet homme, ce jeune homme, je lui pardonne", a-t-elle dit, la voix étranglée par les sanglots. "Je lui pardonne parce que c'est ce que le Christ a fait et ce que Charlie aurait fait. La réponse à la haine n'est pas la haine", a-t-elle ajouté.
Tué d'une balle dans le cou sur un campus universitaire, Charlie Kirk prêchait la parole conservatrice auprès de la jeunesse, avec son podcast quotidien et son association Turning Point USA.

"Quoi qu'il ait dit, il ne méritait pas d'être tué pour avoir exprimé son opinion et ses croyances", souffle Nick Chisholm. Ce lycéen de 15 ans est encore choqué par les réactions de certains camarades de classe, lorsqu'ils ont découvert la vidéo du meurtre de ce père de famille, qui laisse derrière lui une veuve et deux enfants. "Ils ont ri, ils ont dit qu'il l'avait mérité", raconte-t-il, sous sa casquette camouflage "Trump 2024". "J'ai vraiment perdu tout respect pour ces gens."
Beaucoup de choses restent à éclaircir sur la dérive du tireur, Tyler Robinson. Élevé par des parents républicains, le jeune homme de 22 ans entretenait une relation avec une personne transgenre et a motivé son geste par la "haine" véhiculée selon lui par Charlie Kirk.
"Vous n'avez aucune idée du dragon que vous avez réveillé. Vous n'avez aucune idée à quel point nous serons déterminés à sauver cette civilisation, à sauver l'Occident", a lancé à la tribune Stephen Miller, proche conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche.
"Tous Charlie Kirk"
Un discours qui résonne dans les allées, où les volontaires du Parti républicain proposent de s'inscrire sur les listes électorales. "Le tireur a été influencé par le Parti démocrate, ce sont eux qui ont vraiment poussé à mélanger les genres, à dire qu'il n'y a pas d'hommes, pas de femmes", juge Wesley Inglis. À 61 ans, cet ingénieur mécanique californien reste nostalgique de son enfance, "lorsque les églises étaient pleines".

Il voit d'un bon œil les projets du vice-président JD Vance, qui a suggéré cette semaine de supprimer les avantages fiscaux accordés à certaines associations de gauche. "Nous ne pouvons pas simplement réprimer l'opposition, il faudrait des preuves" qu'elles ont financé la mouvance antifasciste, insiste-t-il.
Au milieu de cette ferveur, Jeremy Schlotman préfère rester prudent. Ce catholique de 21 ans, qui accorde son pardon à l'assassin - comme l'a fait à la tribune Erika Kirk, la veuve - et vient de rejoindre Turning Point USA, souhaite simplement se battre sur le terrain des idées.
"Je pense que c'est la meilleure réponse", confie cet étudiant en biologie. "Tuez-en un, et mille autres se lèveront. C'est ce qui se passe, le tireur vient de créer une génération de nouveaux Charlie. Nous sommes tous Charlie Kirk maintenant."
Avec AFP