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La police coupe court à une "gay pride" à Moscou

À la veille de la Journée de l'homophobie et à quelques heures du déroulement de la finale du concours de l'Eurovision en Russie, des homosexuels russes ont tenté de manifester à Moscou. Ils ont été rapidement interpellés.

AFP - La police russe a interpellé samedi à Moscou une vingtaine de participants à une manifestation en faveur des droits des homosexuels, quelques heures avant la finale du concours de l'Eurovision, a constaté une journaliste de l'AFP.

Une quinzaine de manifestants ont crié "L'homophobie est une honte pour la Russie!" et "Droits égaux pour tous", lors de leur rassemblement non autorisé, avant d'être emmenés par la police anti-émeute.

Une demi-douzaine ont été interpellés un peu plus tard, alors qu'ils cherchaient à parler avec des journalistes, toujours selon le reporter de l'AFP sur place.

Nikolaï Alexeïev, fondateur du site internet GayRussia.ru et principal organisateur de la manifestation, programmée pour coïncider avec la finale de l'Eurovision, à la veille de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie dimanche, se trouvait parmi les manifestants interpellés.

La police s'est saisie également d'un homme habillé en robe de mariée et d'un militant gay américain.

Dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie, qui se déroule dimanche, les défenseurs des homosexuels russes ont intensifié leurs activités à l'occasion du concours de la chanson de l'Eurovision, qui compte beaucoup de fans dans les milieux gay. C'est la première fois que la finale se déroule en Russie.

La "Gay Pride Slave" avait été organisée à proximité de l'Université d'Etat de Moscou en dépit de son interdiction par les autorités.

La municipalité de Moscou bannit régulièrement ce genre de manifestation et les militants qui y participent sont arrêtés et attaqués par des groupuscules nationalistes.

"Aujourd'hui, ils se battent non seulement pour la liberté des gays et des lesbiennes en Russie, mais aussi pour l'âme de la démocratie russe", a dit un militant américain, Andy Thayer, juste avant d'être interpellé.

"Si on dénie la démocratie aux lesbiennes et gays en Russie, alors les autres Russes doivent craindre pour leur liberté", a dit M. Thayer, l'un des fondateurs du Gay Liberation Network basé à Chicago.

L'homophobie est largement répandue en Russie. L'homosexualité y était considérée comme un crime jusqu'en 1993 et comme une maladie mentale jusqu'en 1999.