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Près d'un million de déplacés dans l'offensive contre les Taliban

Au 15 mai, l'ONU estime à 987 000 personnes exactement le nombre de civils contraints de fuir les combats qui se déroulent depuis le 26 avril entre l'armée et les Taliban, dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan.

AFP - Le nombre de civils forcés de fuir les combats au Pakistan au cours des deux dernières semaines a presque atteint un million, a déclaré vendredi l'ONU, qui se prépare à mobiliser des centaines de millions de dollars pour leur venir en aide.

A la date du vendredi 15 mai, plus de 987.000 personnes ont été enregistrées comme déplacées depuis le 2 mai, a indiqué devant la presse un porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), William Spindler.

Le flot de personnes fuyant les combats ne semble pas devoir se tarir, a ajouté M. Spindler, selon lequel le total de personnes déplacées au Pakistan s'élève désormais à 1,5 million.

Ce nouveau flux vient en effet s'ajouter aux quelque 500.000 personnes déplacées avant cette offensive, en provenance des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, où l'armée combat depuis 2002 les talibans pakistanais, afghans et les combattants étrangers d'Al-Qaïda.

"Chaque heure, des milliers de gens arrivent à nos points d'accueil pour y être enregistrés comme déplacés internes", a affirmé M. Spindler.

"Il s'agit essentiellement des populations entières de certaines régions de la vallée de Swat", a affirmé Martin Mogwanja, chef adjoint par intérim du Bureau de l'ONU pour la coordination de l'aide humanitaire (Ocha) au Pakistan, au cours d'une conférence téléphonique.

Plus de la moitié sont des enfants, a-t-il ajouté.

Les agences humanitaires de l'ONU ont relevé que les déplacés étaient plutôt en bonne condition, plus de 80% d'entre eux ayant fui depuis peu et ayant trouvé refuge dans des familles d'accueil.

Mais l'ONU remarque aussi que ces mêmes familles d'accueil sont souvent pauvres et que le fardeau supplémentaire représenté par les réfugiés risquait de se faire sentir dès les semaines à venir.

Selon le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres, actuellement en visite au Pakistan, "la crise pourrait considérablement déstabiliser les populations affectées" si une aide massive n'est pas mobilisée immédiatement.

Aussi le HCR demande-t-il à la communauté internationale des centaines de millions de dollars destinés à cette aide. Un appel massif devrait être lancé la semaine prochaine en ce sens, a précisé M. Mogwanja.

Celui-ci a remarqué par ailleurs que certaines régions où les combats font rage demeuraient inaccessibles aux agences onusiennes en raison de "menaces ciblées" formulées par des groupes islamistes armés.

L'armée pakistanaise a lancé le 26 avril une vaste offensive dans les districts de Lower Dir et de Buner, avant d'étendre son opération dans celui, voisin, de Swat, au mains des talibans liés à Al-Qaïda depuis près de deux ans.